Qualité sanitaire : maîtriser les fusariotoxines sur maïs
La maîtrise de la qualité sanitaire du maïs passe par celle des fusarioses des épis, responsables de la production de fusariotoxines. Plusieurs leviers d’action doivent être mobilisés simultanément pour les contrôler : broyage des résidus de récolte, choix de variétés résistantes, protection de la culture vis-à-vis des insectes foreurs, dates de récolte précoces pour esquiver les automnes doux et humides.
Les limites maximales de teneurs en déoxynivalénol (DON), zéaralénone et fumonisines (B1 + B2) pour l’alimentation humaine, instaurées par la réglementation européenne, fixent des conditions d’accès au marché en matière de qualité sanitaire. Pour l’alimentation animale, des recommandations sont émises, en particulier pour les porcs, mais aucune limite maximale réglementaire n’est fixée. Le DON et la zéaralénone sont sécrétés par Fusarium graminearum, tandis que les fumonisines sont produites par F. verticillioïdes. Il est donc essentiel de maîtriser les fusarioses des épis pour préserver la qualité sanitaire du maïs. Le climat a un poids prépondérant sur l’infection et le développement des fusarioses des épis et leur production de toxines, et plus spécialement les pluies au moment de la floraison femelle. En cas de risque fort, il convient d’adapter l’itinéraire technique du maïs. Plusieurs leviers techniques peuvent être mis en œuvre simultanément.
Choisir des variétés résistantes
Le premier est variétal. Le choix de variétés précoces permet, en avançant le cycle, d’atteindre des niveaux de teneurs en eau du grain plus faibles lorsque les conditions d’hygrométrie de l’automne redeviennent propices à la progression des pathogènes. L’exposition du maïs aux fusarioses des épis est donc réduite. Il est conseillé également d’écarter les variétés les plus sensibles aux fusarioses.
Broyer les résidus de maïs
En cas de précédent maïs, il est conseillé de broyer les cannes immédiatement après la récolte et de les incorporer au sol sous forme de mulch. En effet, les résidus de surface constituent un potentiel infectieux pour le maïs suivant, tant pour les fusarioses que pour les foreurs. Ces recommandations, tributaires des pluies de l’automne, impliquent un ajustement des dates de récolte et du calendrier des interventions.
Protéger le maïs des pyrales et sésamies
Les attaques des insectes foreurs sur épis et tiges, telles que les pyrales ou sésamies, favorisent l’entrée du champignon F. verticillioïdes, responsable de la sécrétion de fumonisines. Il convient donc de limiter les populations pour éviter la production de ces mycotoxines.
Récolte : tenir compte de l’état sanitaire des grains
Si les symptômes s’installent, la récolte ne doit pas être trop différée pour limiter la progression des fusarioses et l’accumulation de toxines. Elle tient compte du risque lié aux pratiques culturales, des conditions climatiques de l’année, du diagnostic des attaques de Fusarium, et enfin des prévisions climatiques des semaines suivantes.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.