Suivre le développement des maladies foliaires sur maïs
Le maïs présente rarement des symptômes de maladies fongiques. Toutefois, lorsque les conditions sont favorables à leur développement, les conséquences peuvent aller jusqu’à impacter la récolte. Quelles sont les maladies foliaires à surveiller ?
Les facteurs les mieux identifiés pour expliquer le développement des maladies foliaires sur maïs sont le climat, la gestion des résidus du précédent et la tolérance variétale. Les conditions climatiques estivales chaudes et humides sont bien entendu très favorables à la croissance des champignons sur la plante, mais le « fond de cuve » doit être présent. La plupart du temps, les champignons se conservent sur les résidus de la culture précédente. De même, le fait d’avoir de nombreux maïs dans la rotation accroît le risque, notamment dans le cas de l’helminthosporiose. Pour prévenir de la maladie, il est d’ailleurs recommandé de broyer les résidus de la culture précédente en maïs et de les enfouir.
Les principales maladies du maïs à observer en France
Parmi les principales maladies qui peuvent affecter le maïs en France, on trouve l’helminthosporiose fusiforme, la kabatiellose, la rouille, l’anthracnose ou encore l’helminthosporiose mouchetée (figure 1). D’autres maladies, plus anecdotiques, sont susceptibles d’être rencontrées lors de situations très favorables comme par exemple le mildiou en cas de parcelle ennoyée. Le tableau 1 propose une synthèse des caractéristiques de ces maladies. Des notes de nuisibilité et de fréquence ont été attribuées à chaque maladie, sur une échelle de 0 à 4. Il s’agit d’une échelle relative de risque entre les différentes maladies représentant le risque potentiel de perte de rendement si aucune action préventive ou corrective n’est mise en place par l’agriculteur.
Figure 1 : Apparition des principales maladies du maïs au cours de son développement
Le feuillage des plantes étant souvent touché par l’une ou l’autre des maladies, il est intéressant de suivre leur évolution tout au long de l’été, même si peu d’actions sont possibles (exception pour l’helminthosporiose). Connaître pour prévenir, et quelquefois guérir, est le cheminement à rechercher.
Le cas particulier de l’helminthosporiose
Les premiers foyers significatifs d’helminthosporiose ont été observés il y a une vingtaine d’années dans la bande rhénane et dans le Grésivaudan en Rhône-Alpes. La maladie peut cependant être rencontrée un peu partout dans l’Est en zone continentale, si le climat est favorable : chaud et humide avec de fortes rosées, voire des brouillards persistants en fin d’été. Les attaques sont quelquefois précoces (début à mi-juillet), mais le plus souvent remarquées de manière significative au début du mois d’août.
Figure 2 : Cycle de l’helminthosporiose fusiforme (Exserohilum turcicum)
Pour cette maladie, la sélection de variétés tolérantes est le principal moyen de lutte. Le tri variétal facilité par l’évaluation faite par ARVALIS - Institut du végétal et d’autres organismes est primordial. En maïs consommation, la question d’une protection fongicide foliaire peut se poser, lorsque la mise en culture d’une variété sensible en zone à risque ne peut être évitée et en cas d’infection précoce et virulente créée par un climat propice à la maladie. Il est recommandé de réaliser un traitement préventif à base d’azoxystrobine. Cette intervention reste également utile au tout début de l’attaque (lorsque 50 % des plantes présentent les premières taches), à l’aide d’un des deux produits autorisés : Amistar et Azoxystar. Dans tous les cas, il faut retenir qu’un traitement préventif est toujours plus efficace qu’une intervention réalisée après le constat de la maladie.
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