Polyculture-élevage - Produire des fourrages toute l'année pour faire face aux aléas climatiques
Les aléas climatiques pouvant intervenir à n'importe quelle période de l’année, il convient de diversifier au maximum son système fourrager afin de ne pas les subir de plein fouet. Les systèmes mixtes associant prairies, fourrages annuels et cultures dérobées sont les plus robustes.
Une sécheresse estivale en 2005, un printemps sec en 2011, des pluies erratiques en août et septembre 2012... Les aléas climatiques peuvent affecter les systèmes fourragers à n’importe quelle période de l’année. Pour y faire face, une stratégie consiste à diversifier ses ressources fourragères, en associant prairies, cultures fourragères comme le maïs fourrage et cultures dérobées, de manière à étaler la production sur toute l’année.
Les prairies, pivot de tout système fourrager
Les prairies sont au cœur de toute exploitation de polyculture-élevage visant l’autonomie fourragère. Elles assurent une production fourragère régulière au printemps, satisfont généralement les besoins alimentaires des animaux, et sont appréciées pour leur souplesse d’exploitation (alternance fauche/pâture). Les prairies affichent également une bonne productivité à l’automne, jusqu’à 25 % de la pousse annuelle, mais sont pénalisées par les fortes chaleurs estivales. Pour améliorer leur production estivale, il peut être judicieux d’associer aux graminées des légumineuses, espèces supportant pour la plupart mieux les températures supérieures à 25°C. D’une manière générale, une large diversité d’espèces voire de variétés peuvent être semées au sein d’une même prairie pour étaler au maximum la production fourragère sur l’année. Par exemple, les ray-grass anglais précoces, italiens ou hybrides, la fétuque élevée ou bien certains bromes poussent très tôt au printemps tandis que des ray-grass anglais tardifs ou la fléole ont leur pic de production en fin de printemps.
Du maïs fourrage pour sécuriser son système
Cependant, les prairies ne suffisent pas à elles seules pour garantir la robustesse des systèmes fourragers. Le printemps 2011 a démontré que la production des prairies pouvait être sérieusement compromise en cas de sécheresse printanière sévère. Il convient donc de privilégier, lorsque c’est possible, les systèmes mixtes associant herbe et fourrages annuels tels que le maïs. A ce titre, 2011 est un très bon exemple de situation où le maïs fourrage, qui a profité d’une bonne pluviométrie estivale, a permis de compenser la faible productivité des prairies touchées par la sécheresse printanière.
Compléter la production grâce aux cultures dérobées
Enfin, pour se donner une marge souplesse supplémentaire, il est possible de recourir aux cultures dérobées. En exploitation d’élevage, les espèces retenues sont essentiellement le ray-grass d’Italie (RGI), le moha, le seigle, l’avoine et le colza fourrager. Bien implantées, elles peuvent apporter un supplément fourrager intéressant si les conditions climatiques sont favorables. L’automne remarquablement chaud de 2011, venant derrière un mois d’août assez pluvieux, a permis aux cultures dérobées d’atteindre des niveaux de productivité record dans certaines régions, pour peu que l’humidité du sol fût suffisante. A l’inverse, les mois particulièrement secs d’août et septembre ont sérieusement handicapé la production des cultures dérobées.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.