Alimentation animale - Récolter le maïs fourrage au bon stade
La récolte est une étape cruciale pour préserver la qualité du maïs fourrage, élaborée au champ. Il convient de cibler le stade auquel rendement, valeur énergétique, conservation et ingestion sont à l’optimum. Il se situe autour de 32 % de matière sèche.
En 2001, à partir de nombreuses mesures faites au champ, ARVALIS - Institut du végétal a publié une première grille d’estimation du taux de matière sèche (MS) du maïs fourrage plante entière à partir du visuel du grain. Largement diffusée en son temps, cette grille fait encore référence. Mais elle avait besoin d’une actualisation, pour tenir compte de dix ans de progrès génétique mais aussi afin d’intégrer l’influence des conditions de végétation sur l’état de l’appareil végétatif.
Sommaire
Le niveau de remplissage des grains au centre de la grille
Fondée sur des mesures réalisées au champ ces dernières campagnes, cette grille considère toujours le niveau de remplissage du grain comme l’élément de base de la détermination du taux de MS de la plante. L’amidon stocké dans les grains provient des sucres produits après la floraison par la photosynthèse au niveau des feuilles du haut de la plante, ensuite transférés vers l’épi. En fin de cycle de végétation, lorsque la photosynthèse devient moins active ou s’arrête, l’accumulation d’amidon se fait par déstockage des sucres de la tige et des feuilles, au détriment de la qualité de celles-ci. Rappelons qu’à la récolte, l’épi représente plus de la moitié du rendement. Dans un premier temps laiteux (blanc et liquide), l’amidon évolue progressivement vers une forme pâteuse (jaune clair) puis vitreuse (jaune franc, difficilement rayable à l’ongle). La répartition dans le grain de ces trois formes
– laiteux, pâteux, vitreux - renseigne sur l’état de maturité de la plante.
Impact modéré de l’appareil végétatif
Lors de la réactualisation de la grille, ARVALIS - Institut du végétal a chiffré l’impact de l’état de l’appareil végétatif (gabarit, desséchement) sur le taux de MS de la plante entière. Cet impact reste modéré par rapport au remplissage des grains pour trois raisons. D’une part, la partie « tige + feuilles » représente moins de la moitié du rendement plante entière. D’autre part, le taux de MS de cette dernière évolue peu par rapport à celui du grain. Enfin, le taux de MS de la partie « tige + feuilles » varie d’abord en fonction de l’alimentation hydrique de la plante. A configuration du grain identique, le taux de MS plante entière d’un maïs dont l’appareil végétatif est développé et très vert sera donc inférieur de 1 à 3 points au taux relevé dans un maïs dont l’appareil végétatif est peu développé et desséché.
Détecter l’apparition de la lentille vitreuse
La période optimale de récolte correspond à une répartition des trois amidons en trois tiers dans les grains des couronnes centrales de l’épi. Mais à ce stade, il est souvent trop tard pour réserver l’ensileuse. Il faut donc anticiper. Il existe pour cela un stade facilement repérable : l’apparition de la lentille vitreuse sur les grains des couronnes centrales. Une fois ce stade repéré, à partir des données statistiques de cumul de températures et sachant qu’il faut 20 à 24 degrés jours (dj) pour gagner un point de MS, il devient facile de déterminer la semaine optimale de récolte.
En pratique, la détermination du taux de MS du maïs exige de se rendre dans sa parcelle (éviter les rangs de bordure) et d’observer les grains des couronnes centrales de plusieurs épis successifs. Cela permet de caractériser l’état de remplissage des grains. Ensuite, l’observation de l’état de l’appareil végétatif affine le diagnostic. Les observations au champ peuvent commencer trois semaines après la sortie des soies (floraison femelle).
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