Ventilation des grains - Respecter les trois paliers !
La température des grains au moment de la récolte est généralement voisine des 30°C. Les moisissures et les insectes du stockage peuvent s’y développer rapidement. L’abaissement de la température de grain constitue la seule garantie facilement accessible d’une bonne qualité de stockage.
Pour garantir le maintien de la qualité des grains, il est nécessaire de les refroidir le plus rapidement possible pour les préserver des insectes ravageurs.
Pour cela, il faut mettre en place une stratégie de ventilation de refroidissement, dès la récolte, pour abaisser la température des grains aux alentours de 5°C en début d’hiver.
Les grains stockés possèdent une forte inertie thermique, ils resteront chauds longtemps si on attend qu’ils refroidissent tout seuls. L’injection d’air froid dans les stocks se fait par palier car il est impossible de les refroidir à 5°C juste après la récolte à moins de générer du froid de façon mécanique en utilisant un groupe froid.
L’abaissement de la température s’effectue donc en trois étapes :
- Un premier tour de ventilation a lieu dès la récolte. Son objectif est de refroidir le grain aux alentours de 20°C. A cette température, les phénomènes de respiration du grain, et donc d’auto-échauffement, sont réduits.
- A l’automne, un deuxième tour de ventilation est réalisé pour ramener le grain à une température proche de 12°C pour bloquer les cycles de reproduction des insectes ravageurs.
- Une troisième session de ventilation est faite en début d’hiver pour ramener la température des lots aux alentours de 5°C ou moins. Ce niveau de température permet de conserver le grain frais au début du printemps et, si les durées d’exposition au froid sont suffisamment longues, de commencer à générer de la mortalité sur les insectes ravageurs.
Surveiller la réalisation des paliers à l’aide d’un thermostat
Il est impératif de déclencher la mise en route et l’arrêt du ventilateur par un thermostat et de suivre l’évolution des températures du grain sur la partie supérieure du tas. Le thermostat sera le garant du déclenchement de la ventilation au bon moment lorsque l’air est froid. La surveillance du refroidissement permettra d’arrêter la ventilation dès la réalisation du palier et de ne pas faire de « sur-ventilation ».
Pour profiter pleinement des heures où le différentiel de température de l’air et du grain est suffisant pour un refroidissement efficace, il est possible d’automatiser la ventilation. Un asservissement de l’alimentation électrique du ventilateur à partir d’un thermostat couplé à la mesure de la température de l’air extérieur permet de mettre à profit des opportunités nocturnes. L’outil Sec-lis, développé par ARVALIS et distribué par MTE, permet de bénéficier de toutes les heures « fraîches ou froides » quel que soit le moment de la nuit.
A défaut d’automatisme de conduite de la ventilation, une gestion manuelle retarde l’abaissement de la température des grains. Il ne faut pas oublier que des grains restant chaud respirent plus et perdent du poids… et de la qualité. A la sortie, aux freintes inévitables s’ajoutent des pertes de poids en plus des risques de dégradation de la qualité sanitaire et technologique.
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