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Pays de la Loire

Variétés de maïs : s’assurer que la précocité choisie est adaptée à des semis tardifs

Le niveau d’avancement des chantiers de semis de maïs est très disparate au sein de la région. Pour les parcelles qui restent à emblaver, les possibilités de semer restent encore très minces : il faudrait attendre les premiers jours de juin pour avoir de bonnes conditions de ressuyage. Dans ce contexte de semis tardifs, le choix de la bonne précocité variétal est primordial.

Semis de maïs

Si les secteurs de sols à ressuyage rapide voient leurs semis de maïs grain quasiment terminés, le bocage en sols de limons hydromorphes est davantage pénalisé par les conditions météo actuellement très instables. Dans ces secteurs de polyculture-élevage, le retour temporaire de conditions plus favorables mi-avril a permis de réaliser les dernières récoltes et ensilages de fourrage. Néanmoins, la trop courte fenêtre n’a pas laissé la possibilité d’enchaîner immédiatement avec les semis de maïs.

Des conditions climatiques particulièrement pluvieuses en ce début de printemps

Les cumuls de pluies à l’échelle de la région sont nettement excédentaires par rapport à la médiane de ces 20 dernières années.

Carte 1 : Cumuls de pluie (en mm) entre le 1er avril 2024 et le 19 mai 2024

Carte 1 : Cumuls de pluie (en mm) entre le 1er avril 2024 et le 19 mai 2024

(source : Météo France, ARVALIS)

Carte 2 : Ecarts de cumul de pluie à la médiane sur 20 ans en mm entre le 1er avril 2024 et le 19 mai 2024 

Carte 2 : Ecarts de cumul de pluie à la médiane sur 20 ans en mm entre le 1er avril 2024 et le 19 mai 2024 

(source : Météo France, ARVALIS)

Les conséquences d’un semis aussi tardif

En retardant les dates de semis de maïs, le retard potentiel à la récolte se décale de façon relativement exponentielle en raison de l’abaissement de l’offre thermique. En production de grain tout particulièrement, le risque de récolter très tardivement, à des humidités très élevées, augmente donc très rapidement. Pour les parcelles non encore semées, la question d’un éventuel changement de précocité est désormais légitime afin d’atteindre des humidités récolte raisonnables.

A défaut de pouvoir connaître le climat de cet été, il est possible de s’appuyer sur l’analyse du climat en fréquentiel.

Les tableaux 1 et 2  donnent des indications sur les dates limites de semis à ne pas dépasser pour atteindre la maturité physiologique du grain ou la maturité récolte du fourrage avant le 10 octobre, en fonction de la gamme de précocité de la variété :

  • La colonne « Année normale » correspond à la médiane : date limite de semis permettant d’atteindre la maturité récolte, 1 année sur 2, avant le 10 octobre.
  • La colonne « Année froide » qui se traduira par un moindre cumul de température estival : date limite de semis permettant d’atteindre la maturité récolte avant le 10 octobre, 2 années sur 10.

Tableau 1 : Date limite de semis du maïs grain, selon le groupe de précocité de la variété, pour atteindre la maturité physiologique du grain (32 % d’humidité) avant le 10 octobre

G0 = variétés très précoces ; G1 = variétés précoces ; G2 = variétés demi-précoces ; G3 = variétés demi-précoces à demi-tardives

Par exemple, à Angers, je peux espérer récolter une variété demi-précoce G2 avant le 10 octobre, une année sur deux, dès lors que j’ai semé avant le 21 mai. Si l’été est froid, il aurait fallu pouvoir semer avant le 11 mai.

Il est désormais trop tard pour envisager des semis de variétés de grain demi-précoces (G2, G3) dans certains secteurs situés plus au nord de la région.

Tableau 2 : Date limite de semis du maïs fourrage, selon le groupe de précocité de la variété, pour atteindre la maturité récolte (32 % de matière sèche plante entière) avant le 10 octobre

S1 = variétés précoces ; S2 = variétés demi-précoces ; S3 = variétés demi-précoces à demi-tardives

Pour une récolte en fourrage, la majorité des variétés cultivées (demi-précoces) permettent des semis jusqu’en juin dans la plupart des secteurs.

Quid du risque de gel en fin de cycle ?

Dans les secteurs plus froids et notamment dans les parcelles gélives, il faut être particulièrement prudent en cas de gelée précoce à l’automne : si le grain n’a pas atteint la maturité physiologique, il ne l’atteindra jamais et l’humidité du grain n’évoluera plus, rendant la récolte en grain impossible. En maïs fourrage, le risque n’est pas de même nature : en cas de gel avant la maturité récolte, il faudra ensiler rapidement pour préserver la qualité du fourrage mais la récolte sera toujours mécaniquement possible.

Dans la région, les gelées précoces (survenant avant le 10 octobre) sont extrêmement rares. Si le risque d’un tel accident est faible, il n’est toutefois pas à exclure et sera à prendre en compte le moment venu.

Les tableaux 3 et 4 rappellent les caractéristiques des groupes de précocités et les valeurs approximatives d’indice FAO qui leurs correspondent.

Tableau 3 : Définition des groupes de précocité en maïs grain, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité physiologique, correspondance estimée avec les indices FAO

Tableau 3 : Définition des groupes de précocité grain, besoin en température pour atteindre floraison et maturité physiologique, correspondance estimée avec les indices FAO

Tableau 4 : Définition des groupes de précocité en maïs fourrage, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité récolte, correspondance estimée avec les indices FAO

Tableau 4 : Définition des groupes de précocité en fourrage, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité récolte, correspondance estimée avec les indices FAO

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