Un risque maladies modéré sur blé tendre et orges
Rouille brune et septoriose sont déjà présentes sur blé tendre, tandis que la rouille naine sévit sur les orges. Rappel des stratégies de lutte.
Pourquoi protéger ?
L’objectif de la protection fongicide est d’éviter que les feuilles utiles au rendement soient pénalisées par le développement de maladies.
La gestion est différente pour la rouille jaune : la nuisibilité étant très forte, l’objectif est ne pas en avoir.
De manière générale, on estime que 80 % du rendement est réalisé avec les trois dernières feuilles. Ainsi, il faut les conserver indemnes de maladies le plus longtemps possible.
Cependant, deux contraintes vont complexifier l’approche :
- les feuilles ne se déploient pas en même temps ;
- la durée de persistance d’un fongicide est d’environ 20 jours à dose d’utilisation technique.
Pour pouvoir s’adapter à ces deux contraintes :
- Si la pression maladies des feuilles est faible ou la résistance variétale forte, une intervention au stade dernière feuille étalée (DFE) est suffisante. On protège en un passage les trois dernières feuilles (T2 dans la figure 1). Selon la météo, un relai 20 jours après, à la fin de persistance du produit sur les feuilles, à floraison, peut être souhaitable.
- Si la pression maladies est plus forte et/ou la sensibilité des variétés faible, il faut protéger les feuilles au fur et à mesure de leur sortie. On préférera donc intervenir au stade 2 nœuds, si la maladie est visible, afin de protéger entièrement la F3. L’intervention à DFE, 20 jours après environ, viendra protéger les feuilles restantes. Dans ce cas, la F2 n’est protégée qu’une semaine après son étalement (figure 2 : les parties en rouge sont des feuilles étalées non protégées).
Figure 1 : Positionnement des T1, T2 et T3
Figure 2 : Stratégie fongicide avec un positionnement des traitements à 2 nœuds / DFE / Floraison
Quelle est la situation actuelle ?
La septoriose est présente sur feuilles basses sur toutes les variétés de blés. Sur variétés sensibles, les pycnides sont déjà visibles sur feuilles intermédiaires.
La rouille brune est encore très discrète sur blé tendre et non présente sur blé dur. Certaines variétés comme Providence ou Bologna sont plus touchées, car très sensibles.
La rouille jaune est présente dans certains secteurs (Nérac notamment) sur variétés sensibles (Tiepolo, Complice, Descartes, RGT Montecarlo,…) mais pas seulement. La maladie s’enrichit de nouvelles sous-races tous les ans et aucune variété n’est à l’abri d’un contournement de gènes de résistance. En blé et triticale, elle doit être contrôlée dès l’apparition d’un premier foyer.
La rouille naine est présente en orges de façon conséquente, notamment sur variétés sensibles et semis précoces. Si le seuil d’intervention est atteint avant sortie des barbes, privilégier une triazole (metconazole ou tébuconazole), afin de garder les strobilurines et le prothioconazole en deuxième passage.
Pour rappel, le seuil d’intervention à partir du stade 1 nœud sur la rouille naine est :
- Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes par des pustules disposées aléatoirement.
- Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50 % des feuilles atteintes.
Seules de nouvelles pluies et des températures douces pourront intensifier la pression septoriose, rouille brune et rouille naine, et ainsi, passer d’un risque moyen à fort.
Dans une majorité des parcelles, le traitement de protection aux stades DFP (dernière feuille pointante)/DFE en blés et sortie des barbes en orges est envisageable, en particulier sur variétés résistantes aux maladies foliaires.
Comment évaluer la pression maladie ?
Pour rappel, le risque maladies est à évaluer en fonction du pédoclimat, de la situation agronomique et de la variété (note de sensibilité), ainsi que de la présence de symptômes sur les feuilles définitives.
Consultez le Baromètre Maladies Blé tendre.
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