Blé - Taux de protéines : une évolution fluctuante entre chaque campagne
Comment évolue la teneur en protéines en France depuis une quinzaine d’années ? Comment la France se situe sur ce critère par rapport à ses voisins européens ? Eléments de réponse avec Perrine Moris, ingénieur d’études chez ARVALIS – Institut du végétal.
Des taux fluctuants en France
Depuis 1996, la teneur en protéines moyenne des blés tendres a évolué de manière fluctuante selon les années, de moins de 11 % à 12,5 %. En moyenne pluriannuelle, le taux de protéines s’élève à 11,6 %. Durant la période 1996 à 2013, on observe que dans la moitié des cas, la moyenne française est inférieure à 11,5 %, limite fixée par la profession.
Autre constat : lors d’années avec un niveau de protéines élevé, les rendements se situent en dessous de la moyenne pluriannuelle ou au mieux, dans la moyenne pluriannuelle.
Comparaison entre la France et ses voisins européens
En Allemagne
Le taux de protéines des blés est systématiquement supérieur à celle des blés français : la moyenne se situe entre 12,5 % et 13,5 %. Des fluctuations sont également observées mais les écarts sont plus faibles qu’en France, ils ne dépassent pas un point.
Au Royaume-Uni
La teneur en protéines moyenne est généralement supérieure à celle des blés français. Les valeurs sont probablement surestimées, car les analyses s’appuient sur des échantillons peu représentatifs des blés cultivés.
En Belgique
La situation est proche de celle de la France, tant en termes de valeurs que de fluctuations.
En Espagne
Les taux de protéines sont très variables, avec des niveaux de 11 % à plus de 14 %. Cette forte fluctuation met en évidence le rôle important des conditions climatiques. Ainsi, les écarts seraient moins importants sous un climat continental.
Europe : un gradient du Sud au Nord
En s’appuyant sur un indicateur de tonnes de protéines par hectare, on observe un gradient du Sud de l’Europe vers le Nord. Le Sud produit peu de protéines par hectare en raison de rendements plus faibles qu’ailleurs alors que le Nord arrive à produire des quantités de protéines par hectare plus importantes. La France se situe dans une position intermédiaire. Ce constat démontre l’impact du climat.
A l’échelle régionale française, ce gradient existe également : dans les régions du sud, l’indicateur est proche de la situation espagnole, alors que dans celles plus nordiques, il est similaire à celui de la Belgique et des régions limitrophes d’Allemagne.
Ainsi, le climat joue un rôle majeur sur la teneur en protéines et le rendement, mais des leviers agronomiques et génétiques existent pour améliorer la situation.
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