Sorgho : soigner la préparation du lit de semence et la qualité du semis
L’implantation est une étape clé de l’itinéraire technique du sorgho. Dates de semis, densités optimales, engrais starter… voici quelques recommandations pour bien démarrer la campagne.
La graine de sorgho est de petite taille et les besoins en températures de la culture sont plus élevés que les autres cultures d’été. Il convient donc de soigner la préparation du lit de semences afin d’obtenir un contact sol-graine satisfaisant et de semer sur un sol réchauffé (12°C minimum) afin d’assurer une levée rapide et régulière.
Récolte du sorgho : soigner la préparation du sol
- Préférer un travail profond (labour ou outil à dents) pour assurer un bon enracinement. Le travail superficiel est possible en sols bien structurés en profondeur.
- Le lit de semences ne doit pas être trop motteux pour favoriser le contact du sol avec la graine et obtenir une profondeur de semis régulière. Attention toutefois de ne pas favoriser une préparation trop fine en sols limoneux sensibles à la battance, le sorgho y étant sensible.
Avec quel type de semoir ?
Au moment du semis du sorgho, il est très important que le sol soit suffisamment frais (ou qu’une pluie soit annoncée), cibler entre 2 et 4 cm maximum de profondeur. Les semis au-delà de 4 cm ne sont pas conseillés.
L’utilisation d’un semoir monograine assure une meilleure maîtrise de la densité de semis, une régularité de profondeur et de répartition des semences sur la ligne et permet la réalisation de binages. Il est toutefois possible d‘utiliser un semoir à céréales performant (distribution et mise en terre) en fermant un rang sur deux ou deux rangs sur trois.
Les écartements pratiqués pour le sorgho varient de 30 à 80 cm selon les équipements disponibles sur l’exploitation. Il est cependant recommandé de resserrer les inters rangs, en particulier pour les fortes densités. Privilégier si possible des écartements inférieurs à 60 cm pour une meilleure répartition spatiale des plantes.
Figure 1 : Positionnement de la graine
Choisir une précocité variétale et une date de semis adaptée au climat de la région
La variété choisie doit avoir une précocité qui correspond à l’offre climatique de sa région, en tenant compte des dates de semis et de récolte visées.
Tableau 1 : Besoins en sommes de température (base 6-30) des variétés de sorgho en fonction du groupe d’évaluation CTPS et de la précocité pour deux objectifs d’humidité à la récolte (20 et 25 %)
La période optimale de semis débute au plus tôt à partir du 15 - 20 avril dans les régions du Sud (vallée de la Garonne, Occitanie, vallée du Rhône…) pour se poursuivre au cours de la première quinzaine de mai.
Tableau 2 : Périodes de semis recommandées par grande zone
L’analyse climatique permet d’appréhender l’offre thermique dans différents bassins de production 8 années sur 10.
Pour en savoir plus
Quelle densité de semis pour cette céréale ?
La densité de semis doit prendre en compte la précocité variétale, le potentiel de la parcelle et les conditions de semis.
Plus une variété est précoce, plus faible est l’indice foliaire et le nombre de grains sur sa panicule. De ce fait, les variétés les plus précoces requièrent des densités de peuplement plus élevées que des variétés plus tardives.
La densité de semis doit également être adaptée à la réserve utile du sol. En conditions séchantes, les peuplements trop élevés favorisent une forte production de biomasse, ce qui accentue les phénomènes de concurrence précoce entre les plantes et accélère l’épuisement de la réserve en eau. En cas de stress hydrique précoce, les difficultés d’épiaison sont accentuées. Si, au contraire, le stress hydrique intervient pendant la phase de formation et de remplissage des grains, les risques de verse physiologique et de maladies de bas de tiges (macrophomina, fusariose) sont accrus.
En situation irriguée ou dans les milieux à forte réserve en eau, les densités de peuplements plus élevées sont valorisées et permettent de maximiser le rendement. De même, en semis tardif, le nombre de grains par panicule est toujours plus faible et la densité de semis doit par conséquent être augmentée.
Enfin, dans tous les cas, il faut tenir compte du taux de perte à la levée. En bonnes conditions, il se situe autour de 20 %. Il peut être plus élevé si les conditions d’implantation sont défavorables (mauvaise qualité de semis, sol froid…).
Tableau 3 : Recommandations de densité de semis en nombre de graines par hectare
Sorgho grain
Sorgho fourrager mono coupe
Utiliser un engrais starter pour aider au démarrage de la culture
Comme en maïs, la localisation d’un engrais starter au semis peut permettre d’assurer une meilleure vigueur au départ et une levée homogène du sorgho. Il peut également présenter un intérêt en accompagnement de la lutte contre les ravageurs du sol. L’élément le plus concerné est le phosphore. L’engrais starter doit être positionné en dessous du niveau de la graine et à 4-5 cm de la ligne de semis (semoir équipés de fertiliseur en localisé).
Ne pas négliger le risque taupins
Dans les parcelles à risque, le sorgho grain peut subir à la levée des attaques de taupin. La première règle de prévention consiste à privilégier des conditions favorables à une levée rapide de la culture. Ensuite, un traitement du sol localisé au semis peut être nécessaire.
Aujourd’hui, Belem 0.8MG/Daxol est le seul microgranulé à base de pyréthrénoïdes dont les conditions d’emploi autorisent l’emploi d’un diffuseur. Les autres produits à base de pyréthrénoïdes nécessitent d’être incorporés dans le sol ; ce qui est incompatible avec l’usage d’un diffuseur.
De nombreux essais menés sur maïs ont montré une efficacité moyenne de 70-75 % lorsque le produit est appliqué avec un diffuseur, contre seulement 30-35 %, sans. Les écarts d’efficacité selon le mode de positionnement des microgranulés sont comparables pour les différents produits évalués.
Tableau 4 : Efficacités des microgranulés dans la lutte contre les taupins
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