Semis tardifs de maïs : ajuster le choix de la précocité des variétés
Les conditions climatiques du printemps 2024 ont entravé les semis de maïs dans de nombreuses parcelles plus ou moins hydromorphes. Avec les pluies qui persistent, l’accès aux champs reste compromis
En retardant les dates de semis de maïs, le retard potentiel à la récolte se décale de façon relativement exponentielle en raison de l’abaissement de l’offre thermique. Le risque de récolter très tard à des humidités très élevées augmente donc très rapidement.
Le choix de la précocité doit donc être ajusté pour limiter les risques.
Le tableau 1 présente, pour le maïs grain, les dates limites de semis afin d'atteindre la maturité physiologique (32 % d’humidité du grain) au plus tard le 10 octobre, en retenant deux types de valeurs sur la base des données météo des 15 dernières années :
- L'« année normale » correspond à la médiane : elle représente la date la plus tardive rencontrée 1 année sur 2.
- L'« année froide » représente la date la plus tardive rencontrée 1 année sur 10 pour quelques postes météorologiques représentatifs des différents bassins de production de la région.
Les variétés ½ tardives et plus (G4, G5 et a fortiori G6) sont d’ores et déjà trop tardives pour être retenues.
Tableau 1 : Date limite de semis du maïs grain, selon le groupe de précocité de la variété, pour atteindre la maturité physiologique du grain (32 %) avant le 10 octobre
Source : données Météo France
Année normale = date la plus tardive rencontrée 1 année sur 2
Année froide = date la plus tardive rencontrée 1 année sur 10
G0 = variétés très précoces ; G1 = variétés précoces ; G2 = variétés demi-précoces ; G3 = variétés demi-précoces à demi-tardives
Le tableau 2 présente le même type de date limite pour le maïs fourrage : l’objectif retenu ici est l’atteinte de la teneur de 32 % de matière sèche plante entière au 10 octobre.
Tableau 2 : Date limite de semis du maïs fourrage, selon le groupe de précocité de la variété, pour atteindre la maturité récolte (32 % de matière sèche plante entière) avant le 10 octobre
Source : données Météo France
Année normale = date la plus tardive rencontrée 1 année sur 2
Année froide = date la plus tardive rencontrée 1 année sur 10
S1 = variétés précoces ; S2 = variétés demi-précoces ; S3 = variétés demi-précoces à demi-tardives
Et le risque de gel ?
Dans les secteurs plus froids et notamment dans les parcelles gélives, il faut être particulièrement prudent en cas de gelées. Si le grain n’a pas atteint la maturité physiologique, il ne l’atteindra jamais et l’humidité du grain n’évoluera plus, rendant la récolte en grain impossible. En maïs fourrage, le risque n’est pas de même nature : en cas de gel avant la maturité récolte, il faudra ensiler rapidement pour préserver la qualité du fourrage, mais la récolte sera toujours mécaniquement possible.
Dans la région, les gelées avant le 10 octobre observées depuis vingt ans ne sont survenues qu’une ou deux fois sur les secteurs plus exposés du Limousin, de l’est de la Vienne et de la Charente. Si le risque d’un tel accident est faible, il n’est toutefois pas à exclure au-delà du 15 octobre.
Attention, le changement de gamme de précocité doit s’accompagner d’une adaptation de la densité de plantes visée (tableau 3).
Tableau 3 : Densités de culture recommandées (nombre de plantes à l’hectare à la récolte) en maïs fourrage et maïs grain (x 1000 plantes/ha)
Les tableaux 4 et 5 rappellent les caractéristiques des groupes de précocités et les valeurs approximatives d’indice FAO qui leurs correspondent.
Tableau 4 : Définition des groupes de précocité en maïs grain, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité physiologique, correspondance estimée avec les indices FAO
Tableau 5 : Définition des groupes de précocité en maïs fourrage, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité récolte, correspondance estimée avec les indices FAO
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