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Normandie

Risque maladies sur blé : l’impasse au T1 est possible dans la plupart des cas

Chaque année est différente, et début 2025 se montre plutôt favorable aux cultures : bon rayonnement, pluviométrie modérée et températures douces depuis début mars. Les maladies restent plutôt discrètes sur blé, d’autant plus que les pluies se sont atténuées ces derniers jours. Dans ce contexte, la majorité des parcelles ne nécessite pas de traitements pour le moment. La vigilance reste de mise.

Deux hommes accroupis dans une parcelle regardent une feuille de blé tendre en avril 2025 en Normandie

A l’inverse de 2024 où les pluies étaient quasi à cette période, cette année depuis mars jusqu’à mi-avril, les cumuls de pluie sont faibles, à peine plus de 40 mm pour les stations les plus arrosées.

Cette pluviométrie faible ralentit le développement des maladies.

Carte 1 : Cumul de pluie (en mm) du 1er mars au 10 avril 2025
Carte 1 : Cumul de pluie (en mm) du 1er mars au 10 avril 2025

Septoriose : un risque faible à ce jour

La septoriose se développe du bas vers le haut des céréales à la faveur des pluies par effet « splashing » courant de montaison. L’hiver 2024/25 a été plus froid que les années passées et les fréquences de pluies plus faibles également. L’inoculum est donc plus faible qu’en 2024.

Variétés résistantes à la septoriose (note CTPS >= 7)

Pour ces variétés résistantes à la septoriose (ex. : Garfield, Junior, Thermidor…), quelles que soient les conditions météo, l’impasse du T1 est la règle (en absence de rouille jaune) : inutile de traiter avant dernière feuille étalée.

Autres variétés

L’impasse est préconisée pour les variétés moyennement à peu sensibles, comme c’est le cas pour la plupart de la sole normande (ex. : Chevignon, KWS Extase, LG Audace, Kingkong…)

Pour les variétés sensibles semées précocement (ex. : SY Admiration, Celebrity, Complice…), un déclenchement T1 peut être conseillé selon les secteurs : par exemple, pour les stations de Caen (14) et Cerisy-la-salle (50), avec un semis du 10/10, variété SY Admiration (tableau 1).

Tableau 1 : Risque septoriose selon le modèle Septo-LIS® pour différentes situations et sensibilités variétales
Tableau 1 : Risque septoriose selon le modèle Septo-LIS® pour différentes situations et sensibilités variétales

Rouille jaune discrète

La rouille jaune est discrète à ce jour (une seule parcelle présentant des pustules détectées dans le BSV), et les modèles annoncent un risque faible à moyen (surtout sur la bordure maritime).

Carte  2 : Risque d’apparition de la rouille jaune pour les variétés Sensibles (4), actualisée le 1er avril 2025, estimé par le modèle CRUSTY_v3
Carte  2 : Risque d’apparition de la rouille jaune pour les variétés Sensibles (4), actualisée le 1er avril 2025, estimé par le modèle CRUSTY_v3

L’observation reste la clé, l’apparition de pustules induit un traitement pour les variétés sensibles et moyennement sensibles. Pour les variétés résistantes à la rouille jaune (note CTPS >= 7), un T1 n’est pas nécessaire.

Les pluies à venir peuvent faire évoluer le risque septoriose et rouille jaune, la surveillance reste donc de mise : observations au champ, consultation du BSV et des modèles maladies.

Rendez-vous sur l’outil en ligne, le Baromètre maladies.

À retenir

> Une météo peu favorable au développement des maladies
Pluies faibles en mars et avril, qui limitent le développement de la septoriose.

> Un traitement précoce inutile dans la majorité des situations :
- L’impasse au T1 est la règle pour le moment, inutile de traiter précocement car l’enjeu est faible ; maintenir la vigilance, notamment sur les variétés sensibles semées précocement.
- Rouille jaune discrète pour le moment (vigilance sur les variétés très sensibles).
- Évaluer le risque à la parcelle (observation, grille de risque, utilisation d’OAD).

Tableau 2 : Règles de décisions pour déclencher un traitement fongicide
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