Ray-grass, vulpins : le combat commence
Le raisonnement des stratégies de désherbage anti-graminées commence dès maintenant ! Pour optimiser leur efficacité, il est essentiel de privilégier l'agronomie, pour compléter, à l'automne, avec des applications herbicides devenues incontournables. Il s'agit de profiter de l'interculture pour réaliser des faux-semis et de positionner les implantations au bon moment.
Faux-semis : « toute adventice levée, ne lèvera plus. »
Le faux-semis est un levier mis en œuvre juste avant le semis d’une culture dans le but de stimuler la germination des adventices dont la période préférentielle de levée est identique à celle de la culture.
Dans notre cas, l’objectif est de faire lever les ray-grass et les vulpins avant l’implantation de la céréale d’automne, puis de les détruire, soit par un travail du sol très superficiel, soit par l’application d’un herbicide foliaire non sélectif. Cette technique limite ainsi leur développement pendant le cycle de la culture. Les herbicides auront ainsi moins d’adventices à gérer !
Le faux-semis demande donc :
- Un démarrage en septembre, voire fin septembre pour les vulpins = début de la période préférentielle de levée de ces adventices ;
- Une préparation fine, superficielle inférieure à 5 cm et retassée en surface, avec un matériel adapté, pour établir un bon contact sol-graine. Attention à ne pas confondre avec un déchaumage ! Chaque passage d’outil doit être moins profond ou équivalent au précédent afin d’éviter de remonter des graines.
Figure 1 : Choix des outils de travail du sol en interculture
- Une humidité du sol suffisante : les pluies de ces dernières semaines rendent ce facteur non limitant.
- Les faux-semis peuvent s’enchaîner durant l’interculture mais il est conseillé de laisser un intervalle de 3 semaines entre le dernier passage et le semis de la culture. Réduire cet intervalle de temps expose à la levée des adventices dans la culture. Il n’est donc pas trop tard !
Prévoir un semis plus tardif dans les parcelles fortement infestées
La stratégie du décalage de la date de semis combine d’une part, l’esquive de la période préférentielle de levées des adventives, et d’autre part, la destruction des adventices levées durant cette période favorable avant le semis.
Le décalage de la date de semis est un levier majeur dans la lutte préventive contre les graminées adventices. En témoignent les résultats des essais menés par ARVALIS à Mespuits (91) de 2016 à 2018. Dans ces essais, un décalage de 20 jours suffit à voir un effet. Avec 5 à 6 semaines, l’efficacité atteint 86 à 95 %, égalant les efficacités de programmes herbicides.
Figure 2 : Nombre de ray-grass/m² en fonction de la date de semis – essai ARVALIS de Mespuits (91) - 2016 à 2018 – argilo-calcaire moyen (2016, 2017), limons argileux (2018)
De plus, d’un point de vue économique, les semis précoces, quelle que soit la stratégie herbicide, sont souvent les plus pénalisés (pression adventices plus importante, donc efficacité des programmes limitée, et nuisibilité directe sur le rendement plus importante).
Figure 3 : Notes de satisfaction obtenues (≥7 : désherbage satisfaisant) en fonction du « produit brut – coût des herbicides & passage – Prix du blé : 160 €/t – Essais Mespuits (91) - 2016-2018
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