Les Vrai/Faux du chaulage : oui, la mesure du pHeau suffit pour faire un diagnostic d’acidité
Le pHeau et la capacité d’échange cationique selon la méthode Metson (CECMetson) sont les indicateurs recommandés et suffisants respectivement pour le diagnostic d’acidité et le raisonnement du chaulage.
Le pHeau permet d’établir le diagnostic
L’abaissement du pH dans le sol contribue à rendre de plus en plus solubles certains composés minéraux contenant de l’aluminium. Cet élément devient toxique lorsque le pHeau est inférieur à 5,5. C’est donc cet indicateur, le pHeau du sol, qui permet de décider si un chaulage est nécessaire ou non. Sa mesure régulière, tous les 5 ans, est indispensable pour gérer au mieux le chaulage d’entretien.
La valeur du pH du sol varie au cours de l’année de l’ordre de 0,5 point en moyenne : il baisse au printemps et en été (intense activité biologique et nitrification de l’azote ammoniacal) et il remonte en automne et en hiver. Il est donc préférable de conserver la même période de prélèvement, de préférence à l’automne où cette mesure est plus stable et la plus référencée dans les essais.
pHeau et pHKCl : quelles différences ?
La mesure du pH du sol est réalisée couramment selon deux méthodes :
- le pHeau correspond au pH d’une suspension de terre dans l’eau,
- le pHKCl correspond au pH d’une suspension de terre dans une solution de chlorure de potassium.
- Le pHKCl donne des valeurs inférieures au pHeau de 0,5 à 1 unité. Mais ces deux mesures sont redondantes et le pHeau, le mieux référencé en France, suffit à lui seul pour le diagnostic.
La CECMetson permet de calculer la dose d’amendement basique à apporter
La CEC ou Capacité d’Echange Cationique d'un sol est la quantité de cations que celui-ci peut retenir sur son système adsorbant (lié principalement à l’argile et la matière organique) à un pH donné.
La CECMetson d’un sol correspond à sa CEC mesurée à pH = 7. Elle dépend de la texture du sol : sa valeur est stable dans le temps car elle est liée à des paramètres dont la teneur ne varie pas (argile) ou très peu (matière organique).
Elle permet une estimation satisfaisante de la dose d’amendement nécessaire à apporter pour le redressement du pH dans la grande majorité des sols acides français, à l’exception des sols riches en matières organiques (> 4,5 %). Plus la CECMetson est élevée, plus la quantité d’amendement basique à apporter sera importante pour remonter le pH du sol d’une amplitude donnée.
CEC et S/CEC : quelles différences ?
Le taux de saturation de la CECMetson, fréquemment appelé S/CEC, correspond au rapport entre la somme des charges des cations échangeables d’acidité négligeable (calcium, magnésium, potassium, sodium) et la capacité d’échange cationique Metson).
Ce taux dépend du pH. Mais la relation entre le pH et le taux de saturation peut fortement varier d’un sol à l’autre. Cet indicateur ne sera pertinent pour évaluer le risque lié à l’acidité que s’il a été référencé localement. Il n’est pas utilisable dans les sols dont la CECMetson est inférieure à 5.
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