Blé tendre : optimiser la fertilisation azotée en agriculture biologique
Le blé tendre doit disposer de suffisamment d’azote pour garantir un bon rendement et une teneur en protéines du grain satisfaisante. Or, comme les apports d’azote exogènes sont restreints en agriculture biologique, il s’agit du système de production qui dépend le plus fortement des fournitures du sol.
En agriculture biologique, il est primordial de prévoir précisément le besoin unitaire du blé pour raisonner la fertilisation azotée. Il est classiquement de 3 kg d’azote par quintal, voire de 3,5 kg/q dans certaines situations.
Optimiser la contribution du sol
On distingue trois types de fournitures du sol en sortie d’hiver, qu’il est important de mesurer. D’abord, le stock d’azote minéral du sol se compose de l’azote minéral stocké lors de la culture précédente et de l’ensemble des flux d’azote de la parcelle pendant l’automne/hiver. Ensuite, il faut tenir compte de la minéralisation de l’azote organique de l’humus. Elle varie en fonction du type de sol et des conditions d’humidité. De fortes teneurs en argiles et en calcaire inhibent la minéralisation. Plus l’année sera chaude et humide, plus la minéralisation sera intense. Enfin, la minéralisation des résidus végétaux restitués est un troisième phénomène qui procure de l’azote dans le sol.
Dans ces conditions, le choix de la culture précédente et/ou d’un couvert intermédiaire est très important pour optimiser la fertilisation du blé. Par conséquent, pour augmenter les fournitures d’azote, il est nécessaire de choisir des résidus riches en azote : cultures principales de légumineuses, engrais verts à base majoritaire de légumineuses…
Par ailleurs, des associations blé-légumineuses peuvent être envisagées pour une meilleure absorption de l’azote du sol par le blé. Cela demande néanmoins de gérer le semis avec deux graines de taille variable ou de réaliser deux semis à date différente, ainsi que de trier les deux composants à la récolte.
Avoir recours aux produits résiduaires organiques
Pour compléter les fournitures d’azote du sol, les produits résiduaires organiques (PRO) doivent être choisis selon des critères précis. L’azote contenu dans les PRO est présent sous deux formes : minérale et organique. Cette dernière se minéralise de façon plus ou moins rapide selon les PRO.
La plupart des produits solides sont à apporter avant l’implantation du blé, en respectant la réglementation en vigueur. Certains produits (lisiers, vinasses, fientes…) sont applicables sur la culture.
Il est préconisé de privilégier les apports positionnés en sortie d’hiver et au printemps car les apports précoces sont mal valorisés par le blé et risquent de favoriser la croissance des adventices. Un apport en cours de montaison est le meilleur positionnement. Un apport plus tardif (fin montaison-gonflement) avec des PRO à minéralisation rapide favorisera principalement la teneur en protéines du grain.
Les essais réalisés par ARVALIS – Institut du végétal ont enfin montré que les pertes par volatilisation pouvaient être très importantes et qu’un moyen de les réduire était l’incorporation de l’engrais dans les premiers centimètres du sol, par un passage de herse étrille, voire une irrigation.
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