Maladies sur blé : une application tardive est-elle encore pertinente ?
Les symptômes de maladies foliaires ont progressé dans les parcelles de blé, à la faveur des pluies récentes. Peut donc se poser la question de positionner une dernière intervention fongicide. Selon les essais, un traitement aussi tardif n’a pas forcément d’intérêt technico-économique et ne sera justifié que dans certaines situations.
Une intervention fongicide peut être valorisée jusqu’à la chute des étamines, soit jusqu’à quinze jours à trois semaines après l’épiaison, selon le potentiel de la parcelle : en effet, les potentiels les plus élevés peuvent rentabiliser des applications plus tardives alors que les plus limités ne justifieront pas d’intervention au-delà de la chute des étamines. Au-delà de ce stade, même si les symptômes des champignons pathogènes progressent sur le feuillage, une intervention supplémentaire est rarement valorisée car la céréale termine son cycle de végétation réduisant ainsi la période de protection à couvrir.
Cette année, seuls les semis de fin novembre implantés avec une variété demi-précoce à précoce sont concernés. Pour les semis de décembre et au-delà, le décalage de la date de semis réduit les potentiels et l’accélération du cycle ne permet pas de justifier une ré-intervention.
Les expérimentations conduites par ARVALIS pour évaluer l’intérêt d’un fongicide tardif montrent que celui-ci ne se justifie d’un point de vue technico-économique que dans les parcelles :
- présentant un bon potentiel avec un sol profond où la finition est lente,
- où le stade épiaison + 400°C n’est pas dépassé (grain aqueux à pâteux),
- où la fin de cycle de la culture est prolongée par l’absence de déficit hydrique et d’échaudage thermique, ce qui est le cas cette année pour les semis d’automne,
- où la pression maladies foliaires est importante avec des contaminations tardives,
- où l’application fongicide est effectuée à dernière feuille étalée/épiaison à dose réduite (persistance d’action plus faible).
Dans un tel contexte, le gain de rendement permis par une ré-intervention variait dans nos essais de 0 à 7 quintaux bruts, avec une valorisation de l’intervention dans 50 % des cas.
Tableau 1 : Synthèses des situations pouvant justifier d’une réintervention fongicide
Dans tous les cas, attention à respecter le Délai Avant Récolte (DAR). Pour certains fongicides, le DAR est supérieur à 35 jours, ou fixé avant le stade BBCH 71, qui correspond au stade grain formé.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.