Maïs : quel groupe de précocité variétale peut-on encore semer ?
Si les chantiers de semis sont bien avancés en maïs dans certains secteurs, il reste encore des parcelles non ressuyées à emblaver. Mais avec les pluies actuelles, il faut encore attendre de bonnes conditions de ressuyage pour terminer les chantiers. Soit pas avant les premiers jours de juin, selon les perspectives. Il est donc recommandé de vérifier la précocité des variétés choisies, et changer si nécessaire.
Un état des cultures contrasté avec les conditions humides
Les conditions climatiques depuis début 2024 sont hétérogènes en fonction des petites régions normandes. Elles accentuent aussi les disparités selon les différents types de sols de notre région.
Certains sols peuvent faire ressortir des symptômes d’excès d’eau. C’est d’autant plus marqué sur les secteurs hydromorphes ou les sols tassés superficiellement par un travail du sol réalisé en conditions humides. Pour les parcelles semées concernées, il est très probable que des manques de pieds soient observés. Au stade germination, le pronostic est en général pessimiste après 48 h d’ennoiement continu. Un diagnostic de la situation sera à effectuer pour éventuellement ressemer les zones touchées et pour éviter l’enherbement de la parcelle.
Dans ce cas, il faut penser à adapter sa précocité variétale. Le climat à venir dans les prochains jours sera déterminant pour d’éventuels changements de précocité.
Carte 1 : Somme de pluie du 1er avril 2024 au 20 mai 2024
Sur quelles sommes de températures peut-on compter pour les parcelles non semées ?
En maïs grain
Au vu des dates calendaires, il devient préoccupant de semer, d’autant plus si le choix variétal a été programmé pour des implantations plus précoces. La question d’un changement de précocité peut être légitime pour récolter dans des conditions acceptables, avec une humidité à la récolte la moins élevée possible. Elle est également valable pour les parcelles éventuellement à re-semer (attaques de ravageurs, excès d’eau…).
Tableau 1 : Définition des groupes de précocité en maïs grain, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité physiologique, correspondance estimée avec les indices FAO
Le tableau 2 donne une indication des dates limites de semis à ne pas dépasser pour atteindre la maturité physiologique avant le 25 octobre en fonction de la précocité des variétés.
- L’année froide correspond à la date la plus tardive rencontrée 2 années sur 10 (décile 2).
- L’année normale correspond à la date la plus tardive rencontrée 1 année sur 2 (médiane des 10 dernières années).
- L’année chaude correspond à la date la plus tardive rencontrée 8 années sur 10 (décile 8).
En se basant sur une année normale, on peut se donner quelques repères de « dates limites » de semis par précocité variétale :
- Sud de l’Orne et certains secteurs de l’Eure : pour une année normale, il est encore possible de semer une G2 dans certains cas.
- Calvados et Seine-Maritime : possible en G1 pour une année chaude jusqu’au 25-30 mai.
- Pour les autres secteurs, regarder au cas par cas dans le tableau 1. Pour certains, il sera difficile de récolter à H32 % avant le 25 octobre, même avec une G0.
Rappelons que la maturité correspond à une humidité du grain à 32 %, stade auquel le PMG (poids de mille grains) est fixé. On visera en général des humidités plus faibles pour diminuer les frais de séchage.
En maïs fourrage
Le stade idéal de récolte est à 32 % de matière sèche, soit plus tôt que le maïs grain et permet des semis de maïs un peu plus tardifs.
Tableau 3 : Définition des groupes de précocité en maïs fourrage, besoin en températures pour atteindre floraison et maturité récolte, correspondance estimée avec les indices FAO
Pour les stations de Gonneville (50) et Flers (61), il semble cependant judicieux de semer au plus tôt et avec une S0.
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