Limaces : vigilance sur les parcelles déjà fortement attaquées au printemps
Pendant la campagne céréalière 2023/2024, la douceur de l’hiver et la forte pluviométrie à l’automne et au printemps ont créé les conditions favorables à l’activité des limaces. Sur les parcelles fortement attaquées, la vigilance est de mise pour limiter le risque lors de la nouvelle campagne qui démarre. Rappel sur les bonnes pratiques à adopter.
La forte activité des limaces en 2024 a occasionné des dégâts plus ou moins importants selon les cultures. En maïs par exemple, des intensités d’attaques exceptionnelles ont été rapportées. En blé tendre, des observations dans le Nord ont fait état de nombreuses limaces sur épis. Enfin, lors de la récolte des pommes de terre dans le Nord et dans le Centre, des trous imputables à ces mollusques ont parfois été observés sur les tubercules.
Une forte activité mais pas nécessairement d’impact majeur sur le rendement
En général, quelle que soit la culture, si les attaques de limaces ont lieu hors de la période de sensibilité, elles sont rarement préjudiciables au rendement. De plus, la sensibilité aux dégâts et la capacité de compensation varient beaucoup d’une espèce à l’autre (tableau 1).
Dans le cas des céréales d’hiver, et notamment en blé tendre, aucun cas d’impact sur le rendement n’est à relier aux limaces observées sur épis pendant le printemps.
Pour les cultures semées au printemps 2024 en revanche, les attaques ont pu être dommageables et parfois coûteuses. Néanmoins, les conditions climatiques favorables à la croissance des plantes au printemps et l’absence de stress au cours de la période estivale peuvent permettre de limiter l’incidence des attaques (notamment en maïs).
Anticiper la prochaine campagne
Les parcelles fortement attaquées en 2024 présentent un risque accru d’attaques de limaces pour la campagne qui démarre. Ce risque est d’autant plus important si les conditions restent humides et douces, comme c’est le cas en ce début d’automne. Pour limiter les dégâts, un ensemble de bonnes pratiques sont à mettre en place.
Il s’agit d’abord de bien définir le risque selon la sensibilité de la culture, le précédent cultural, etc. Pour cela, des grilles de risque gratuites sont disponibles sur internet, comme celle diffusée par l’ACTA et De Sangosse.
Ensuite, divers leviers agronomiques sont à actionner pendant l’interculture :
- le déchaumage(s) pour éliminer les sources de nourriture,
- éventuellement un labour pour détruire les œufs,
- mettre en place si possible un couvert moins appétant (moutarde, vesce commune, avoine rude, phacélie), etc.
Lire aussi : « Interculture : réguler les limaces par le travail du sol »
Il est également primordial de bien préparer le lit de semence en éliminant les mottes, mais aussi en fermant le sillon par roulage après le semis pour limiter l’accès aux graines.
Enfin, il est recommandé de surveiller chaque semaine l’activité des limaces tant que les conditions climatiques sont favorables et que la période de sensibilité de la culture n’est pas passée. Cette évaluation régulière du risque permet de positionner au bon moment un éventuel traitement antilimace et de raisonner les applications en fonction de l’évolution du risque (figure 1).
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