Connaître et reconnaître les limaces
Il existe une quarantaine d'espèces de limaces en Europe de l'Ouest, mais les dégâts observés sur céréales en France sont causés par deux espèces : la limace grise (Deroceras reticulatum), majoritaire en France, et la limace noire (Arion hortensis et A. distinctus).
Limace grise Habitat : en surface Déplacement : 6 à 7 m par nuit Ponte : 300 à 400 œufs par limace avec une population majoritaire au printemps Durée de vie : 9 à 12 mois |
Limace noire Habitat : dans le sol Déplacement : 2 à 3 m par nuit Ponte : 150 à 300 œufs par limace avec une population majoritaire en été Durée de vie : 12 à 18 mois |
Une activité nocturne
A la recherche permanente de fraîcheur et d'humidité, ce ravageur est surtout actif la nuit. Ces espèces de limace ne creusent pas, elles se déplacent en surface ou dans les cavités du sol, jusqu'à 30 cm de profondeur. Elles préfèrent les sols grossiers qui leur procurent des refuges pour le repos diurne et la ponte. Leurs déplacements sont généralement limités, de l'ordre de 5 m par nuit.
Leur activité est maximale pour des températures autour de 18°C avec un sol humide. En revanche, elle diminue fortement en deçà de 5°C et par temps sec.
Les limaces déposent leurs œufs dans les interstices du sol. La durée d'incubation dépend de la température : de 15 à 20 jours à 20°C à plus de 3 mois à 5°C. L'éclosion se produit lors des périodes les plus favorables : printemps et automne.
Des dégâts différents selon le stade des céréales
Plusieurs types de dommages peuvent être observés, avec des attaques qui se répartissent en foyers sur la parcelle.
Les attaques sur grains et/ou sur germes se traduisent par des manques à la levée : les germes sont dévorés avant leur sortie de terre et les graines sont vides avec un aspect rongé. Ces dégâts peuvent être causés par les limaces noires et grises, notamment en cas de semis trop superficiel. Ce sont les dégâts les plus dommageables.
Les attaques après la levée sont identifiables par des feuilles effilochées et trouées. Les limaces grises peuvent par exemple consommer jusqu'à 50 mg de feuilles par jour. Lorsque ces attaques surviennent précocement, des plantules peuvent disparaître. Néanmoins, certaines cultures, dont le blé tendre, sont capables de compenser les dégâts par tallage.
Photos 1 et 2 : Attaques précoces de limaces à la levée : les graines sont rongées et vidées |
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Photo 3 : Attaque de limaces après la levée : les feuilles sont effilochées et trouées |
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Quand intervenir ?
La nuisibilité occasionnée par les limaces (perte de plantes, retard de développement, perte de rendement) est difficile à prévoir et même à quantifier. De nombreux facteurs entrent en jeu, avec pour certains, un impact variable selon les conditions agroclimatiques. Ainsi la durée du stade sensible varie selon la rapidité de développement de la culture. La capacité de compensation diffère d'une culture à l'autre selon ses caractéristiques intrinsèques et les conditions pédoclimatiques. Enfin, l'observation des limaces par piégeage fluctue selon les conditions climatiques, mais aussi selon leur stade de développement (jeunes ou adultes), leur répartition dans la parcelle et la capacité de refuge du milieu.
Figure 1 : Règles de décisions pour protéger les cultures d'attaques de limaces
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