Les modèles climatiques s'améliorent mais gardent des sources d'incertitudes
Olivier Deudon, administrateur de base de données météo chez ARVALIS, nous explique les principes d’un modèle climatique et les incertitudes associées à ce type de projections.
Des modèles climatiques de plus en plus précis
Un modèle climatique peut être assimilé à une planète virtuelle, représentant, sous forme de multiples équations mathématiques, le fonctionnement du système climatique naturel. Ces modèles prennent en compte différents types de « forçage », parmi lesquels on peut citer les gaz à effet de serre (GES). Ceux-ci agissent comme élément perturbateur de l’équilibre actuel pour simuler l’évolution du climat à venir, à des échéances plus ou moins longues.
De par le monde, plusieurs modèles climatiques existent, chacun avec ses spécificités et ses propres paramétrages. La confrontation de ces modèles permet d’appréhender l’incertitude des projections climatiques, et de progresser dans la simulation du climat global. Par exemple, certains modèles prédisent une augmentation de la température mondiale de 6°C à la fin du siècle, contre seulement 2°C pour d’autres modèles, à quantités de gaz à effet de serre égales.
Ces outils puissants s’améliorent d’années en années du fait principalement d’une meilleure compréhension des mécanismes mis en jeu et de l’augmentation continue de la puissance de calcul. Pour preuve, la résolution de la maille qui atteint pour certaines familles de modèles 50 km.
Des incertitudes liées à la variabilité naturelle du climat
Les projections climatiques sont toujours affiliées à un ensemble d’incertitudes. En premier lieu, on ne sait pas comment vont réellement évoluer les émissions de GES. La physique du modèle (son paramétrage) peut également introduire une source de variation. Enfin, l’incertitude liée à la variabilité naturelle du climat peut expliquer les écarts entre modèles.
Ces trois facteurs interagissent de manière différente dans le temps. Pour des échéances proches (2030), la variabilité climatique reste prépondérante même si son influence diminue rapidement au fur et à mesure que le signal du changement climatique augmente.
Pour les échelles de temps proches et pertinentes pour les décideurs politiques, mais également pour affiner la qualité des simulations, des travaux de recherche s’orientent vers des prévisions décennales, pour une projection à 20 ou 30 ans.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.