Les clés pour réussir les semis d’orge de printemps 2025
Les premiers semis d’orges de printemps ont débuté. En parallèle, certaines parcelles non ressuyées devront encore attendre. Dans ce contexte varié, voici quelques règles pour optimiser la conduite des implantations d’orge de printemps, étape clé dans la réussite de la culture.

Règle n°1 : ne pas se précipiter, privilégier le ressuyage des parcelles
Certaines parcelles sont aujourd’hui à peine réessuyées au-delà de 10 cm de profondeur et dans les fonds de labour. Attention, typiquement, à ne pas trop forcer le semis dans ces parcelles. En effet, l’orge de printemps est la céréale à paille la plus sensible aux conditions de semis. Son cycle court lui offre peu de temps pour s’enraciner, contrairement aux céréales d’hiver, ce qui la rend d’autant plus sensible à tout problème de structure. Pour preuve, l’état de certaines parcelles d’orge de printemps fin avril l’année dernière : toutes les traces de roues visibles jusqu’à l’absence de plantes dans les tournières matraquées (photo).

Les structures 2025 sont souvent, de mauvaise qualité. Tassements plus ou moins profonds, profil complètement refermé du fait de la pluviométrie excédentaire, n’allons pas en rajouter en voulant rentrer trop tôt dans les parcelles sous peine de voir l’orge patiner sur tout le cycle. Une bonne implantation est synonyme de robustesse et d’une bonne valorisation des apports d’azote. Le moindre problème d’enracinement ne pardonnera pas face aux à-coups climatiques.
Quelle date limite se donner pour semer ?
D’après le réseau des essais orge de printemps du réseau ARVALIS entre de 2004 et 2024, des dates de semis plus tardives ont tendance à être moins favorables aux rendements (figure 1). Attention, la date de semis est cependant très loin d’expliquer complètement le rendement obtenu ! L’équation est beaucoup plus complexe et très dépendante des conditions climatiques de l’année. On peut définir la fin de période de semis optimale pour la région Centre autour du 15-20 mars dans les milieux les plus favorables. Au-delà, la capacité de tallage peut être pénalisée et le risque d’échaudage au cours du remplissage des grains augmente. Cette limite n’est pas rédhibitoire à la réussite de la culture mais la question d’un changement de culture peut se poser. Son type de sol (et la réserve utile associée), son accès à l’irrigation, la possibilité et la rentabilité d’une culture alternative (l’orge de printemps engage peu de charges) sont les points principaux à prendre en compte.

Densité de semis : autre point de vigilance
La densité d’épis est un facteur clé de réussite. Comme l’orge de printemps a un cycle court, plus le semis est tardif, plus il faut semer dense pour obtenir au moins 800 épis par m2. La densité de semis doit donc permettre d’installer un peuplement suffisant sans être excessif pour limiter les risques de verse. En conditions optimales :
- En terres profondes : dans de bonnes conditions de semis (sol bien ressuyé, préparation fine…), il est possible de viser 250 plantes/m² sans risque de pénaliser le rendement.
- En terres superficielles : il est préférable de ne pas descendre en dessous des 300 plantes/m², les faibles densités étant très souvent pénalisées dans ces sols.
- Augmenter dans ce cas de 10-15 % votre densité de semis en cas de désherbage mécanique.
- Augmenter la densité de semis de 1 % par jour de retard après le 15 mars.

En cas de stock restant, ne pas se priver de triallate si vous en avez la possibilité en forte infestation ray-grass
En orge de printemps, il convient d’être particulièrement vigilant vis-à-vis du ray-grass. Les solutions autorisées en orge brassicole semée au printemps et autorisées pour les malteurs et brasseurs de France se limitent aujourd’hui à des herbicides foliaires du groupe HRAC 1 (Axial Pratic…) et à Avadex 480 encore utilisable jusqu’à fin mars. Pour les semis réalisés avant le 29 mars 2025 (date de fin d’utilisation), prévoir une application d’Avadex 480 (triallate) en présemis à 3 l/ha est indispensable en cas de forte infestation attendue et/ou de résistance avérée au groupe HRAC 1.
Si les conditions climatiques le permettent, la carte du désherbage mécanique est également une possibilité avec quelques précautions. Première solution : passage à l’aveugle en prélevée. Sinon, il faudra attendre 3 feuilles de la culture en espérant que les ray-grass soient encore à maximum 1-2 feuilles. Un binage donnera plus de souplesse d’intervention (à prévoir dès le semis).
Apporter de l’azote au semis
Il est préconisé de fractionner la dose en « 1/3 au semis et 2/3 en végétation (tallage) », voire « 50/50 », comme compromis entre année sèche et humide en particulier pour des semis de printemps un peu plus tardifs. En cas d’utilisation de solution azotée ou d’urée, une incorporation lors du semis est idéale pour limiter les pertes par volatilisation.
En cas de dose totale faible (< 100 à 120 u), une intervention unique autour de 2-3 feuilles est à privilégier.
Se référer aux réglementations en vigueur dans les zones vulnérables.
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