Irriguer les céréales en sols superficiels dès que possible

Depuis le début de la montaison des céréales, peu de pluies sont observées sur notre secteur. Les derniers épisodes significatifs datent de mi-mars, avec au total environ 40 mm sur le mois (Bergerac). La perturbation de ces derniers jours ne va soulager la situation que très momentanément, particulièrement en sols superficiels où c’est déjà préoccupant. A noter que les quantités tombées la semaine dernière varient selon les secteurs.

Compte-tenu des besoins croissants des cultures, ces apports d’eau sont vite consommés et les sols s’assèchent rapidement. Un blé en montaison consomme environ 3 mm par jour, soit plus de 20 mm par semaine. Lorsqu’il atteint deux nœuds, il consomme environ 4 mm au quotidien, soit 30 mm en hebdomadaire.

Les bilans hydriques réalisés avec l’outil Irré-LIS^® montrent que les réserves des sols sont bien entamées pour les sols superficiels ; en revanche, la situation est moins critique pour les sols moyens, voire encore confortable en sols profonds.

Carte 1 : Ratio des précipitations de 2022 par rapport aux références sur 20 ans – période du 1^er janvier au 10 avril

Figure 1 : Bilan hydrique sur la station météo d’Issigeac (24) pour un sol de type argilo-calcaire superficiel (réserve utile (RU) de 75 mm), avec un semis du 20 octobre d’une variété de précocité type Oregrain

Figure 2 : Bilan hydrique sur la station météo de St Martial de Viveyrol (24), pour un sol de petite groie (RU de 70 mm), avec un semis du 20 octobre d’une variété de précocité type Oregrain

Figure 3 : Bilan hydrique sur la station météo de St Antoine de Ficalba (47), pour un Terrefort moyen (RU de 120 mm), avec un semis du 20 octobre d’une variété de précocité type Oregrain

Figure 4 : Bilan hydrique sur la station de Bergerac (24), pour un sol d’alluvions limono-sableuses profondes (RU de 165 mm), avec un semis du 20 octobre d’une variété de précocité type Oregrain

Faut-il irriguer ?

Pour les agriculteurs ayant accès à l’irrigation, il est conseillé d’arroser en situations superficielles dès que possible dans la plupart des secteurs. D’autant que peu de pluies sont annoncées dans les jours à venir.

Le troisième apport d’azote devra être positionné juste avant si cela n’a pas été fait.

Si la sécheresse perdure, il faudra jusqu’à trois irrigations pour obtenir la meilleure rentabilité. Commencer à arroser puis arrêter lors du remplissage du grain (en mai) est souvent négatif pour la culture.

Si une seule irrigation est envisagée, le positionnement le plus efficace sera à 2 nœuds. Les probabilités d’avoir un retour de pluie courant mai sont plus fréquentes.

Les deux autres stades optimaux pour positionner l’irrigation sont dernière feuille pointante (mise en place des composantes fertilité épi et taille de l’enveloppe du grain) et début remplissage (mise en place de la composante poids de mille grains (PMG)).