Gérer les tas de déchets de pomme de terre devient urgent !
Ca y est ! Le mildiou est déjà là, et ce n’est pas un poisson d’avril ! Les tas de déchets et les repousses sont à considérer comme l'ennemi public n°1. Il faut les détruire au plus vite avant les plantations.
Les observateurs du BSV Hauts-de-France ont relevé la semaine dernière la présence de taches de mildiou sur des tas de déchets dans le Nord et dans la Somme. Il en va de même pour la région Centre-Val de Loire où du mildiou sporulant a été observé le 8 avril sur un tas de déchets non géré. C’est un mois plus tôt que l’an dernier ! Un record qu’il ne faut pas célébrer.
La pression mildiou est également forte à très forte dans les îles (Noirmoutier et l’île de Ré) depuis le début de la campagne de pommes de terre primeurs du fait des conditions douces et humides qui caractérisent ce début d’année.
Un hiver propice à la survie de l’inoculum
L’hiver plutôt clément, avec peu de jours de gel et une relative douceur, n’a pas perturbé la conservation et germination des tubercules laissés au sol et en tas. Il en résulte bon nombre de repousses et de tas de déchets verdoyants, dont certains hébergent déjà du mildiou.
Pour rappel, les débris de culture constituent les lieux de conservation principaux du mildiou pendant l’hiver. Ainsi, laisser s’épanouir des tubercules au sol ou en tas est une garantie d’avoir une épidémie précoce de mildiou.
Avant les premières plantations, il est donc d’une importance capitale de gérer les repousses et surtout les tas de déchets (bâchage ou chaux vive). Le mildiou a une capacité de dispersion élevée et se propage très vite. La gestion de l’inoculum primaire doit se faire collectivement pour être efficace et freiner le développement de cette maladie redoutable.
Deux méthodes possibles pour détruire les tas de déchets
Le bâchage n’est conseillé que si le tas contient beaucoup de terre et qu’il n’y a pas de problème d’écoulement de jus dans l’environnement proche du tas. Il s’agit de recouvrir le tas avec une bâche plastique opaque en bon état (type ensilage) avant l’apparition de toute végétation sur les tubercules, en prenant soin de bien la maintenir au sol (enterrer la bâche sur le pourtour du tas par exemple)
L’application de chaux vive est à préférer si le tas est volumineux, s’il contient beaucoup de tubercules ou si le risque d’écoulement de jus est important. Cette solution oblige à mélanger de la chaux aux pommes de terre, à raison de 10 % du tonnage à traiter. C’est une pratique qui exige plus de technicité et de savoir-faire compte tenu des précautions à prendre pour la manipulation du produit (port de masque respiratoire, gants, lunettes…).
Tas de déchets en végétation, observé fin mars 2024 dans la Somme
Quelle que soit la méthode choisie, il est impératif que tous les tas de déchets soient détruits au plus tard au moment des plantations.
Taches sporulantes de mildiou sur un tas de déchets, en Centre-Val-de-Loire, le 8 avril 2024
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