Fertilisation du blé : faut-il apporter de l’azote à tallage cette année ?
Les mesures de reliquats d’azote effectuées en sortie d’hiver montrent des valeurs très variables selon la pluviométrie locale de janvier. En cas de RSH supérieur à 80 kg N/ha, une impasse au tallage est possible. Dans les autres situations, il est conseillé de ne pas dépasser 40 unités à ce stade.
Des reliquats d’azote de sortie d’hiver en tendance plutôt élevés
L’automne-hiver 2022-2023 doux a favorisé la minéralisation de l’azote.
Plusieurs situations se discriminent en région sur la valeur des reliquats de sortie d’hiver (RSH).
Sur la bordure maritime, les cumuls de pluies sont relativement élevés depuis les semis (carte 1). De fortes pluies sur la fin décembre et le mois de janvier ont généré des pertes par lixiviation, les reliquats y sont plutôt dans la moyenne voire inférieurs.
Sur le reste de la région, les cumuls de pluies sont inférieurs à la moyenne pluriannuelle. Les valeurs de RSH y sont supérieures à la moyenne mais affichent une grande disparité. Les reliquats sont parfois élevés, notamment quand les rendements du précédent étaient mauvais.
Bien entendu, chaque situation est différente. Bien heureux celui qui a réalisé une analyse sur sa parcelle et qui dispose d’une valeur sur mesure !
Carte 1 : Cumul de pluie entre le 1er octobre et le 15 février
Pas besoin de tant de talles pour atteindre le potentiel maximal
Les semis des céréales ont été réalisés dans de bonnes conditions durant l’automne dernier, avec une levée rapide grâce à une bonne humidité du sol et des températures douces. Du 1er octobre au 15 février, les cumuls de températures sont supérieurs de 160°C à 260°C par rapport à la moyenne pour la région. Pour rappel, il faut environ 100°C pour l’émission d’une talle d’un blé, 80°C pour un escourgeon.
Ces cumuls sont à des niveaux presque records, mais restent assez proches de la campagne 2006-2007 qui avait marqué les esprits par sa précocité et son nombre de tiges élevé (figures 1 et 2).
Ce type d’années nous avait montré que dès 800 talles/m² à tallage, le rendement maximal peut être atteint. Il ne sert à rien de mettre trop d’azote trop tôt qui favoriserait le maintien d’un tallage élevé (même si dans tous les cas une régression de talles interviendra). Ceci d’autant plus que les variétés actuellement cultivées construisent principalement leur rendement sur du PMG ou de la fertilité épis.
De plus, qui dit trop de talles, dit augmentation du risque de verse et de maladies.
Figure 1 : Position des campagnes en fonction des cumuls de températures et de pluies enregistrés entre le 1er octobre et le 15 février – Station météo de Saint-Quentin (02)
Figure 2 : Position des campagnes en fonction des cumuls de températures et de pluies enregistrés entre le 1er octobre et le 15 février – Station météo de Radinghem (62)
Des besoins en azote limités à tallage
Avec des reliquats en azote assez élevés et un nombre de tiges qui devra nécessairement être réduit, on est invité à ne pas mettre de trop grosses doses d’azote en février.
Rappelons également que :
- Les besoins en azote à tallage sont limités
- L’efficacité de l’azote reste limitée à tallage : le coefficient apparent d’utilisation de l’azote est de 60 %, soit 20-30 % de moins que les apports réalisés durant la montaison.
- Des grosses doses d’azote à tallage viennent mathématiquement réduire les doses d’azote pour les apports suivants (à épi 1 cm et fin de cycle) qui sont très utiles au rendement et protéines.
1 commentaire
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le problème ,c est que de nombreux blés sont au stade du 2 -ème apport !!!!!