Fertilisation azotée du maïs : des résultats encourageants pour les nouveaux engrais Nexen, Utec 46 et Apex N30
Depuis 2012, de nouvelles formes d’engrais azotés arrivent sur le marché. Trois d’entre eux ont été testés par ARVALIS - Institut du végétal sur maïs dans le cadre de bonnes conditions de valorisation des engrais.
Des essais ont été mis en place par ARVALIS - Institut du végétal pour étudier les performances des nouvelles formes d’engrais azotés disponibles sur maïs. Outre la référence urée granulée et ammonitrate pour certains essais, Nexen, Apex N30 et Utec 46, trois engrais commercialisés depuis 2012 ou 2013, ont été évalués.
De nouvelles formulations
Nexen et Utec 46 sont des urées granulées avec un additif (NBPT pour N-(n-Butyl) ThioPhosphoric Triamide) ayant la propriété d’inhiber l’hydrolyse de l’urée, et donc de ralentir la transformation de l’urée en ion ammonium (NH4+). Selon la bibliographie internationale, cette action de l’additif devrait diminuer les pertes par volatilisation ammoniacale et conduire à une meilleure efficacité aux produits par rapport à l’urée granulée seule. Du point de vue du process de fabrication, Nexen et Utec 46 se distinguent notamment sur la technique d’imprégnation des granules d’urée avec le NBPT.
Quant à Apex N30, il s’agit d’un engrais à base de sulfate d’ammoniac ayant bénéficié d’un process de fusion/granulation/cristallisation en usine destiné à permettre une libération progressive des éléments. Selon la firme, cela limiterait les pertes potentielles et améliorerait l’efficacité de l’engrais. L’Apex N30 fait partie d’une gamme d’engrais, dénommée Apex, utilisant la même technologie mais avec des compositions variées en éléments minéraux. Les produits de cette gamme contiennent une part plus ou moins importante de soufre, ce qui en fait des engrais dont la stratégie d’apport entre dans la catégorie des « azotés soufrés », au même titre que les ammonitrates soufrés par exemple.
Quelle efficacité ?
Nexen et Utec 46 affichent des résultats équivalents à l’urée granulée, à la fois dans les essais 2014 et dans la synthèse pluriannuelle 2013-2014. Il n’y a pas non plus de différence dans ces essais entre l’urée granulée en surface, l’urée granulée enfouie et l‘ammonitrate. Dans la seule situation où les conditions de valorisation des engrais azotés n’étaient pas optimales (essai d’Aubigny-sur-Nère en 2014), la performance du Nexen est significativement meilleure que celle de l’urée granulée à la dose sub-optimale de X-50 kg N/ha. Dans cette expérimentation Utec 46 n’est pas significativement différent de l’urée granulée, mais suit la même tendance que Nexen. Ainsi, les deux années de test des urées additionnées de NBPT sur maïs ne sont pas discriminantes vis-à-vis des différentes formes d’azote. Cependant, en s’appuyant sur les résultats blé, l’utilisation de ces produits semble présenter un intérêt, soit comme engrais de substitution à l’urée 46 dans les situations où cette forme est utilisée et présente des problèmes d’efficacité, soit comme une alternative à l’ammonitrate selon les stratégies de développement déterminées localement.
Apex N30 a été testé sur cinq essais lors de la campagne 2014 et sa performance a aussi été évaluée sur la base d’une synthèse pluriannuelle des essais réalisés sur les récoltes 2013 et 2014. Tous les essais ont bénéficié d’une couverture « soufre » afin de ne tester que l’effet « azote » du produit. Par rapport à la référence urée granulée en surface et en deux apports, aucune différence moyenne significative de performance d’un apport d’Apex N30 au 2-4 feuilles suivi d’un apport d’urée granulée à 8-10 feuilles n’a été mise en évidence en 2014 ou en 2013. Plus spécifiquement en 2014, dans deux essais (En Crambade et Rustenhart) la stratégie « Apex N30 puis urée granulée » affiche une performance inférieure à la référence « tout urée ». Dans la synthèse pluriannuelle, il se confirme que la substitution du premier apport sur maïs par Apex N30 ne permet pas d’avoir de meilleures performances, mais il faut noter que le réseau d’essai 2013-2014 s’est déroulé dans de bonnes conditions de valorisation des engrais azotés.
Il faut donc poursuivre l’acquisition de références, notamment en conditions plus sèches au moment des apports d’engrais, pour conclure précisément sur les performances de ce produit sur maïs.
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