Mélanges de semences fourragères : des guides de préconisations pour composer sa prairie
Le semis de prairies multi-espèces se développe de plus en plus. Pour aider les agriculteurs à composer leurs mélanges de semences, l’association francophone pour les productions fourragères (AFPF) a édité deux guides de préconisations agronomiques selon la durée de la prairie à installer.
Les mélanges prairiaux, tout comme les associations de graminée et de légumineuse, constituent aujourd’hui un véritable levier agronomique pour améliorer la compétitivité des exploitations. Toutefois, définir la composition idéale du mélange reste un exercice difficile.
Pour un contexte de sol et de climat donné, il faut intégrer la pratique habituelle d’exploitation de l’herbe (fauche, pâture ou une combinaison des deux) sur la parcelle que l’on va semer.
Ensuite, il convient de choisir un mélange d’espèces dont les fonctions recherchées sont complémentaires : productivité, qualité (protéines et énergie), pérennité et/ou pouvoir concurrentiel vis-à-vis des mauvaises herbes. Autant de solutions à combiner ou à choisir selon les contextes de productions et les attentes des éleveurs.
Pour les aider à composer leurs mélanges, l’AFPF propose deux guides techniques. Le premier est dédié aux prairies de longue durée (3 ans et plus) et le second aux prairies de courte et moyenne durée (moins de 3 ans), y compris celles utilisées en dérobées ou en cultures intermédiaires.
Les préconisations fournies dans ces documents sont le fruit d’une expertise collective (ARVALIS, Inra, Idele, Gnis, BTPL*, UFS) qui s’appuie sur des dispositifs de recherche de longue durée.
- prairies de plus de 3 ans,
- prairies de moins de 3 ans.
Au-delà du choix du mélange approprié, il est indispensable de porter une attention particulière au pilotage de la fumure de fond (P, K), de la fertilisation azotée et du chaulage. Ces éléments jouent un rôle majeur pour réussir l’implantation d’une prairie, puis garantir son potentiel de production et sa pérennité.
Quinze combinaisons type de sol/mode d'utilisation
Ces guides s’attachent à décrire les principales espèces prairiales, leur adaptation en fonction du type de sol et de l’utilisation de la prairie, ainsi que leur intérêt en mélanges, en particulier pour les prairies de longue durée (plus de 3 ans). Parmi une quinzaine de graminées et de légumineuses possibles, une dizaine d’entre elles présentent un intérêt majeur dans un mélange prairial. Elles apportent productivité, résistance aux stress (sécheresse, hydromorphie…), appétence et protéines. Leur place dans le mélange est toutefois à raisonner selon le type de sol (5 types ont été définis) et le mode d’utilisation principal de la future prairie, décliné en 3 catégories : fauche dominante, mixte pâturage et fauche, pâturage dominant. D’autres espèces, considérées comme mineures, assurent des fonctions différentes, comme par exemple, couvrir le sol ou garantir la pérennité du couvert. Les préconisations agronomiques sont ainsi réparties selon 15 situations, obtenues en croisant les 5 types de sol et les 3 modes d’utilisation de la prairie (tableau 1). Par ailleurs, le guide préconise de limiter à six le nombre d’espèces et à huit le nombre de variétés dans un mélange. Il est aussi recommandé de ne pas dépasser une dose de 30 kg/ha au semis.
Tableau 1 : Préconisations agronomiques pour les mélanges de semences pour prairies de 3 ans et plus en France
Choix des espèces : une solution adaptée à chaque situation
Mieux connaître le comportement des espèces
La composition des mélanges doit également prendre en compte le comportement entre elles de chacune des espèces et variétés semées. Cette notion est complexe. Elle inclut plusieurs critères, recensés et notés pour les espèces majeures aux phases clés du développement de la prairie : la vitesse d’installation, le pouvoir de concurrence au printemps – lui-même dépendant de la précocité de démarrage, du port de la plante et de la vitesse de croissance – la pousse en été et la productivité après 3 ans. En l’état actuel des connaissances sur le fonctionnement des mélanges prairiaux, ces éléments restent encore à affiner.
(*) BTPL : Bureau Technique de la Production Laitière
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