Corvidés sur maïs : des stratégies d’esquive au banc d’essai
ARVALIS explore différentes voies pour améliorer la protection des cultures de maïs contre les attaques de corvidés. Outre les produits de lutte directe appliqués aux semences de maïs, l’institut a évalué plusieurs méthodes visant à limiter les attaques, voire à détourner les oiseaux de la culture.
Une première méthode consiste à modifier l’itinéraire technique du maïs dans le but de perturber la relation entre les oiseaux et les plantules. Quelques essais ont ainsi été mis en œuvre pour comparer différentes profondeurs de semis. Si semer un peu plus profond réduit sensiblement les attaques de corvidés (quelques plantes sauvées au bénéfice des modalités semées plus profond), le gain reste trop limité au regard du risque agronomique que cela représente, en particulier dans certains sols (argileux et limoneux) si les conditions climatiques sont pluvieuses après le semis.
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Une deuxième piste étudiée consiste à utiliser des plantes compagnes soit pour détourner les corvidés du maïs à protéger, soit pour masquer le maïs. Les résultats acquis à ce jour sont très contrastés, avec moins d’attaques dans certaines situations et plus d’attaques dans d’autres, sans que les facteurs explicatifs soient identifiés. Par conséquent, les perspectives d’utiliser des plantes de service pour améliorer la protection contre les corvidés semblent à ce jour assez limitées.
Installer une zone attractive à proximité de la parcelle à protéger
Dans cette même veine, une troisième voie actuellement en évaluation consiste à attirer les corvidés dans une zone sacrifiée pour les détourner de la parcelle cultivée. Cette zone, d’environ 500 m², est positionnée en bordure intérieure ou extérieure de la parcelle à protéger, à proximité de sites de nidification (arbres). Des grains de maïs y sont semés, à forte dose, à la volée puis enfouis très superficiellement de telle sorte d’avoir des grains visibles en surface et des grains pouvant germer. Cette zone attractive doit être mise en place quelques jours avant le semis de la culture. Il peut être nécessaire de la renouveler tant que des corvidés sont présents dans la zone et que la culture à protéger est au stade sensible (soit du semis jusqu’au stade 6-8 feuilles).
Cette stratégie a été évaluée dans un réseau de 20 parcelles en 2022 et 2023. Les sites d’expérimentations attaqués par les corvidés sont rares, ce qui ne permet pas encore de conclure sur l’intérêt de la technique. Dans quelques situations, des attaques de corvidés ont été importantes dans la parcelle adjacente. Cela correspond en général à une mise en œuvre non adéquate de la zone attractive (faible quantité de grain déposé au sol en même temps que le semis, et sans aucun renouvèlement des apports). En revanche, pour les parcelles où la zone attractive a été mise en œuvre avec rigueur, pas ou peu de problèmes ont été constatés. Cette stratégie basée sur le détournement des corvidés mérite d’être explorée dans un plus grand nombre de parcelles.
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