Comment prévenir, diagnostiquer et corriger un problème de tassement ?
Au vu du pic de travail au champ prévu dans les prochaines semaines, certains passages seront potentiellement faits dans des conditions limites de portance. Retour sur les facteurs de prévention du risque de tassement. Comment identifier puis corriger, si nécessaire, ces tassements ?
Prévenir le risque en vérifiant le ressuyage du sol sur 40 cm
Le risque de tassement est d’autant plus élevé que l’humidité du sol et la charge exercée au niveau du sol (poids des machines, largeur de pneus, nombre d’essieux) sont élevées. L’évolution du machinisme vers davantage de débit de chantier et de contraintes exercée au sol incite à intervenir sur un sol parfaitement ressuyé pour minimiser les risques de tassement.
L’observation de l’état d’humidité de surface n’est pas suffisante : il faut s’assurer que le sol est ressuyé et friable sur une quarantaine de centimètres (épaisseur potentiellement sensible au tassement). Pour cela, prendre plusieurs mottes entre 0 et 40 cm et s’assurer qu’elles s’émiettent sans coller (figure 1).
Figure 1 : Quantifier l’état d’humidité du sol en fonction du type de sol
Diagnostiquer grâce aux tests avec un pénétromètre, une bêche et un mini-profil en cas de doute
En cas de doute sur un phénomène de tassement provoqué cette année ou les années antérieures (conditions de destruction de couverts, épandage d’effluents ou récolte de maïs ou dérobées en sol humide), plusieurs méthodes permettent d’identifier si un tassement est présent ou non.
L’usage d’un pénétromètre (simple tige suffit) est une méthode rapide pour identifier des zones de compaction à différents endroits et différentes profondeurs de la parcelle. Ce test n’est pas adapté à des sols pierreux. Il se réalise sur un sol à capacité au champ, généralement courant automne-hiver.
Actuellement, il est possible de faire ce test au vu des conditions de l’année (figure 2).
Figure 2 : Exemples de test pénétromètre
Dans cet exemple, deux courbes moyennes de pénétromètre mesurées en Bretagne en janvier-février 2024 montrent deux profils très différents :
- La parcelle en blé (historique maïs-blé labouré), en orange, située en Ille-et-Vilaine, montre une variation forte de la résistance autour de 30-40 cm (semelle de labour). Il sera potentiellement nécessaire de corriger après le blé si le mini-profil 3D met en évidence un blocage des racines.
- L’autre parcelle (en vert), située dans le sud Finistère, est en prairie depuis 2 ans avec une courbe de résistance qui augmente progressivement sans variation forte (pas de problème de tassement).
En cas de zones de résistance, un test bêche permet de confirmer ou non le diagnostic dans les 20 premiers centimètres et un mini-profil 3D (à l’aide d’un télescopique) dans les 40-60 premiers centimètres.
Lire aussi : « Tassement ou pas ? Quatre méthodes pour diagnostiquer l'état structural du sol »
Pour corriger, décompacter uniquement à la profondeur de tassement en sol friable
En présence d’un tassement, une opération mécanique de décompactage est nécessaire. Néanmoins, il est nécessaire de décompacter uniquement à 5 cm en dessous de la zone de compaction sur un sol friable et pas au-delà.
Un travail plus profond risque de rendre des horizons non compactés plus sensibles au tassement lors de prochains passages à risque. Par exemple, une compaction à 30 cm corrigée par un décompactage à 50 cm rend plus vulnérable l’horizon 30-50 cm à de futurs tassements.
Corriger un tassement par l’activité biologique en quelques semaines est illusoire. Il faut plusieurs années après un tassement pour que l’activité biologique seule permette de retrouver un état de sol partiellement non tassé.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.