Céréales : l’apport d’azote à tallage n’est pas nécessaire
La majorité des parcelles de céréales présente un bon état de croissance. Le premier apport azoté peut attendre le stade épi 1 cm, soit fin février / début mars.
Des céréales bien implantées, avec un bon développement
Le temps sec installé depuis mi-janvier a bien assaini les parcelles et à ce jour, les cultures ne marquent pas de symptômes d’asphyxie liée à l’excès d’eau hivernal. Les céréales sont en plein tallage avec une croissance très satisfaisante, voire parfois excédentaire pour les semis précoces.
L’enracinement est bon. Pour les semis d’octobre, l’appareil racinaire explore désormais l’ensemble du profil de sol disponible. Il est entre 60 et 80 % de son développement pour les semis de novembre. Les céréales ont donc capacité à valoriser l’ensemble des éléments minéraux disponibles dans le sol.
Des reliquats d’azote minéral dans le sol en tendance supérieurs à la moyenne
Le cumul de pluie de septembre 2021 à janvier 2022 est peu élevé (inférieur à la médiane d’une trentaine de mm) et les lames d’eau drainantes ont été modérées cet hiver. Cela se traduit par des valeurs de reliquat d’azote minéral dans les sols assez variables et souvent un peu plus élevées que la moyenne. On note d’ailleurs que les bandes double-densité ne décolorent toujours pas à ce jour.
Attendre le stade épi 1 cm pour positionner le premier apport azoté
Compte tenu du prix élevé des engrais, il est essentiel de valoriser au mieux chaque unité fertilisante apportée. Au vu du bon état de croissance des céréales cette année, il est préférable d’attendre le début de la montaison pour optimiser l’efficacité de l’engrais.
Pour repérer d’éventuelles situations où l’apport courant tallage serait justifié, la grille d’analyse permet de sécuriser sa décision.
Grilles d’analyse pour identifier les situations dans lesquelles un apport au tallage est nécessaire (cas exceptionnels cette année) – cette grille a été élaborée dans le cadre du projet régional PROBE :
Surveiller les carences en manganèse assez fréquentes cette année
- Port avachi des plantes
- Dessèchement des feuilles les plus âgées
- Peut entraîner la disparition de plantes
Les passages de roue plus rappuyés sont parfois plus verts comme sur cette photo prise en Mayenne.
Sous l’effet du déficit de pluie, les sols sont plus soufflés, ce qui accentue les risques de carence en manganèse. Des symptômes sont assez fréquemment observés dans la région dans les situations à risque : terres légères (soufflées, aérées) ou riches en matière organique ou sols acides dont le pH a été trop augmenté.
Il convient donc de surveiller attentivement les parcelles pour réagir au plus vite le cas échéant. En effet, les conséquences sur le rendement peuvent être importantes. Un apport foliaire dès l'apparition des symptômes permet d'en limiter fortement l'incidence.
Message rédigé par ARVALIS - Institut du végétal en concertation avec Agrial, Bernard Agri-Services, la CAPL, la CAVAC, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, La Coopérative d’Herbauges, Eureden, Soufflet Agriculture
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