Céréales : commencer la surveillance des limaces
Les semis de céréales approchent, c'est le moment d'anticiper le risque limaces. D'autant plus après les conditions humides de cet été et le risque élevé signalé en colza. Cela passe par une observation des ravageurs sur le terrain dès à présent.
Au-delà de la nourriture disponible ou de la structure du sol, la présence des limaces dépend avant tout des conditions climatiques. Les températures douces (supérieures à 18°C) et les hygrométries de septembre ont favorisé les populations de ce ravageur à ne pas sous-estimer.
Figure 1 : Positionnement des années par rapport aux cumuls de températures et à la pluviométrie
Seule solution pour prendre une décision éclairée : une observation et un suivi régulier des populations ! Ce suivi peut commencer dès à présent, quelques semaines avant le semis, et permet d’anticiper les moyens - agronomiques ou chimiques - de lutte à privilégier.
La pose de quatre pièges éloignés d’au moins 5 m les uns des autres et relevés tôt le matin permet d’avoir un bon aperçu de la pression exercée sur la parcelle. Le suivi doit être régulier et aux mêmes heures pour mesurer de façon fiable et précise l’évolution de la présence du ravageur. Il est par ailleurs conseillé de changer régulièrement l’emplacement des pièges ou de retirer les limaces observées dessous pour ne pas créer de refuge.
Ces observations avant semis permettent d’utiliser la grille décisionnelle (figure 2).
Figure 2 : Grille de risque limaces
Extrait des règles de décision de la protection des céréales à paille contre les limaces (projet CASDAR RESOLIM)
Des limaces observées ? Priorité au travail du sol
Les limaces pondent et se réfugient dans les reliefs du sol, les sols motteux sont donc plus sensibles à voir des populations importantes de ce ravageur.
Le travail du sol et l’agronomie permettent de perturber le milieu de vie des limaces. Par temps sec – comme c’est le cas en ce moment –, un travail du sol permettra d’assécher le sol et d’éliminer les œufs déposés en surface.
Les repousses et certains couverts végétaux peuvent être des sources de nourriture pour les limaces. Ils maintiennent aussi une humidité du sol favorable à leur développement.
La destruction des repousses par déchaumage – suite aux faux-semis réalisés récemment par exemple – permettra de limiter la nourriture et le refuge des limaces.
Figure 3 : Impact du travail du sol sur les limaces grises
En cas de « risque fort » un anti-limace est possible avant le semis
Globalement, les céréales à paille sont sensibles aux attaques de limaces du semis à 3-4 feuilles, mais ce sont les attaques sur grains après un semis superficiel qui causent le plus de dégâts.
De fortes attaques au semis et à la levée (grains ou plantules totalement dévorés) peuvent conduire à la destruction d'une partie de la parcelle.
Si un traitement avant semis est nécessaire – à réserver aux situations à risque fort -, il est recommandé de réaliser une application de granulés anti-limaces au moins une dizaine de jours avant le semis. Ce délai permet de profiter de toute l’efficacité du produit avant qu’il ne soit incorporé dans la terre. Dans tous les cas, il faut continuer à surveiller le ravageur après semis et continuer à raisonner ses interventions selon les règles de la grille de risque (activité de la population, conditions favorables…).
- Choisir & Décider Blé tendre - Variétés et interventions d'automne - 2023/2024
- Choisir & Décider Orge d'hiver - Variétés et interventions d'automne - 2023/2024
De nombreuses informations complémentaires sont aussi accessibles sur la Fiche Accidents - Limaces
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.