Lutte contre les insectes au stockage - Ce qu’il faut savoir sur la terre de diatomée
La terre de diatomée est une des solutions pour lutter contre les insectes au stockage, disponible en France depuis 2015. Quelle efficacité en attendre ? Comment l’utiliser ? Revue bibliographique des connaissances acquises sur ces micro-algues fossilisées.
La terre de diatomée est une substance active autorisée dans l’Union Européenne depuis 2009. Une formulation insecticide et acaricide à base de terre de diatomée s’est vue délivrer une autorisation de mise sur le marché par l’ANSES le 21 septembre 2015. Ce produit, dénommé Silicosec®, est fabriqué par la société Allemande BIOFA AG et distribué en France par Kreglinger. Il peut être appliqué en traitement des grains ou en traitements des locaux.
Une action par dessiccation
Les diatomées sont des micro-algues unicellulaires enveloppées par un squelette externe majoritairement composé de silice amorphe (transparent et rigide). On appelle terres de diatomées les dépôts fossiles de squelettes de diatomées.
La terre de diatomée agit par abrasion des voies digestives et de la cuticule (exosquelette des insectes) et surtout par adsorption des corps gras de cette dernière, via le dioxyde de silicium qu’elle contient. Lors de leurs déplacements, les insectes rentrent en contact avec le produit, rendant leur cuticule perméable aux échanges hydriques : ils meurent par dessiccation.
Des insectes plus ou moins sensibles
Toutes les espèces d’insectes ravageurs des denrées stockées n’ont pas la même sensibilité à la terre de diatomée : le petit silvain plat semble être la plus sensible alors que les triboliums sont les plus résistants. En général, les adultes sont plus résistants que les formes larvaires.
Pour obtenir un bon niveau d’efficacité insecticide, le grain doit être relativement sec (teneur en eau < 14 %). De la même manière, en situation de milieu « ouvert », plus l’hygrométrie de l’air est élevée, moins le traitement sera efficace. De plus, plus la température est élevée - favorable aux déplacements des insectes -, plus le traitement sera efficace.
Un effet dépressif sur le PS
La limite majeure pour l’utilisation de la terre de diatomée pour un traitement sur grain est la réduction du PS engendrée. Des essais réalisés par ARVALIS – Institut du végétal ont démontré que des applications de Silicosec® à 0,5 ou 1 kg/t de blé tendre pouvaient engendrer une perte de PS allant de 3 à 5 kg/hl. Ces résultats sont extrapolables à la dose homologuée du produit (2 kg/t).
Ce désavantage limite fortement le potentiel d’utilisation de la terre de diatomée. En Australie, elle est bien plus utilisée en traitement des locaux et, plus récemment, en traitement de la partie superficielle du lot.
Un levier à combiner avec d’autres actions
Sauf à traiter l’ensemble d’un lot à forte dose, la terre de diatomée n’est pas adaptée pour un traitement curatif, elle est davantage un outil de protection préventive des infestations.
Il s’agit d’un levier efficace dans certaines conditions d’utilisation (températures élevées et faible humidité), qui ne doit pas être utilisé seul mais en combinaison avec d’autres mesures au sein d’une stratégie de protection Intégrée : nettoyage préalable pour un traitement des locaux ou aération de la masse de grains pour un traitement par couche.
Enfin, il faut garder à l’esprit que ce type de traitement reste relativement onéreux, son prix allant de 7,5 à 10 €/kg.
Au sommaire : origine et description, impact sur la qualité, efficacité en traitement sur grains, efficacité en traitements des locaux.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.