Blé tendre : réussir sa protection contre la septoriose à l’approche de la dernière feuille

Poursuivre la surveillance des rouilles de près

Des cas de rouille jaune peuvent être signalés dans la région. La clé de la lutte contre cette maladie : l’observation et l’identification pour une lutte efficace dès son arrivée. Donc, aller voir à plusieurs endroits dans les parcelles, car cette maladie n’attaque pas de manière homogène (foyers isolés). S'il y a présence de rouille jaune, mais pas encore au stade pour réaliser le traitement « T2 » à dernière feuille étalée, ne pas hésiter à intervenir avec une triazole efficace (tébuconazole, metconazole). Si les cultures sont à DFE, en fonction du produit choisi, augmenter éventuellement la dose ou ajouter une strobilurine.

On a pu observer des pustules de rouille brune précocement dans la région, à la faveur des chaleurs de fin mars/début avril. La maladie a été stoppée par le froid des 15 derniers jours, mais il faudra être vigilant et surveiller si des températures plus douces (>20-25°C) sont de retour.

Le point sur les stades

A l’image des semis très étalés cette année, les stades sont très variables cette année, allant de 1 nœud à dernière feuille étalée. Les semis d’octobre se situent majoritairement au stade dernière feuille pointante, le froid actuel ralentissant l’avancée vers la dernière feuille étalée. Les semis tardifs de novembre – décembre sont quant à eux au stade 2-3 nœuds.

Voici les prévisions des stades à venir selon les situations : semis précoces d’octobre et semis tardifs ou qui ont végété avec les excès d’eau (situations dites tardives).

Tableau 1 : Simulations de stades au 26 avril 2024 (modèle physiologie ARVALIS)

Les 5 règles d’or pour optimiser la lutte contre la septoriose

1/ La protection doit être réalisée au stade DFE, c’est la période optimale. Ne pas anticiper ce stade, au risque que la dernière feuille ne soit pas complétement protégée, même si les produits sont systémiques (il faut attendre que la feuille soit sortie au moins de ²/₃, idéalement complétement déployée).
Donc cette année, avec le ralentissement des stades lié au froid, ne pas déclencher trop tôt le traitement sous peine de mal assurer la protection de cette dernière feuille !
Historiquement, avec des traitements à DFP, des symptômes ont pu être observés à la base de la feuille en juin, alors que la pointe protégée était intacte !

2/ Ne pas fractionner l’application en deux passages, pour la gestion des résistances et l’efficacité : une seule application suffit, le relais en cas de pluie ne doit être réalisé qu’à floraison.

3/ Au vu des pluies continues et de la pression septoriose, ne pas sous doser l’application au T2, qu'il y ait eu un T1 ou non. La dose pourrait d’ailleurs être légèrement augmentée au vu de la pression à la parcelle et en fonction de la sensibilité variétale. Pour rappel, le traitement à dernière feuille étalée est celui qui va lever la majorité de la nuisibilité septoriose. Sur variétés peu sensibles, le T1 n’était pas utile sur septoriose, mais s'il a été réalisé quand même, ce n’est pas une raison pour sous doser le T2, en se disant que 20-30€/ha ont déjà été investis au T1.

4/ Choisir un produit / une association performante, en alternant les molécules si un T1 a été réalisé et selon le T3 prévu à floraison.

Figure 1 : Exemple de stratégies en trois traitements

→ Davantage de détails selon les cas de figures, dans le guide Choisir & Décider - Interventions de printemps 2024 - blé tendre - p. 16 à 21

5/ Privilégier des bonnes conditions d’application, la période optimale n’est pas au jour près ! Tenir compte de l’hygrométrie, du vent, des températures…