Blé tendre - La septoriose, une maladie propagée par les éclaboussures de pluie
La septoriose reste la maladie la plus fréquemment rencontrée sur blé tendre et, avec 17 q/ha de nuisibilité moyenne à l’échelle du territoire sur les dix dernières années, c’est la plus dommageable. Les dégâts peuvent s’élever jusqu’à 50 % dans les situations les plus exposées.
La septoriose se reconnaît grâce aux taches présentes sur le feuillage. Elles peuvent être blanches et allongées ou brunes, de formes ovales ou rectangulaires. Au sein de ces taches, la présence de petits points noirs très visibles, ou pycnides, est caractéristique de la maladie.
Evaluez en un clic le niveau de risque septoriose dans votre région
Un champignon qui se propage via les éclaboussures de pluie
A la faveur de l’humidité ambiante ou de pluies plus ou moins importantes, les pycnides se gorgent d’eau, gonflent et les spores sont expulsées sous forme de gelée sporifère transparente appelée « cirrhe ». Celles-ci sont alors disséminées vers les feuilles supérieures via les éclaboussures de pluie. La progression de la maladie se fait donc de la base vers le haut de la plante.
La variété, premier moyen de lutte agronomique
Différentes méthodes de lutte peuvent être mises en œuvre pour limiter les contaminations de Septoria tritici. Le choix d’une variété tolérante à la septoriose permet d’abaisser la pression parasitaire et donc la nuisibilité. Cependant, l’efficacité n’est que partielle et la variété résistante à toutes les maladies n’existe pas !
Figure 1 : Niveau de résistance des variétés de blé tendre à la septoriose
En complément du choix variétal, d’autres facteurs agronomiques peuvent être utilisés pour abaisser le risque de septoriose. Ainsi, des blés semés tardivement sont en général moins touchés car ils échappent aux premières contaminations par voie ascosporée. L’inoculum est alors moins important en sortie d’hiver. Pour connaître les plages de semis optimales pour votre région, consultez le guide Choisir et décider blé tendre.
Par ailleurs, les densités élevées sont associées à une plus forte pression de la maladie mais leur effet reste irrégulier. À l'inverse, les très faibles densités peuvent limiter la pression de maladie, mais aussi affecter le rendement. Un compromis est à trouver et a minima les densités excessives sont à éviter.
Enfin, d’une manière générale la succession blé sur blé et la présence de résidus en surface pourrait favoriser la maladie. Toutefois, à la différence du piétin-verse, la septoriose n’est pas une maladie à caractère parcellaire et pour laquelle l’inoculum initial pourrait être limitant.
La prise en compte de la septoriose démarre au stade 2 nœuds
A partir du stade 2 nœuds, observez la F2 du moment (deuxième feuille déployée en partant du haut de la plante), qui correspond à la F4 définitive, sur une vingtaine de plantes.
A partir du stade dernière feuille pointante, observez la F3 déployée du moment (F4 définitive).
• Pour les variétés sensibles (notes 4 à 6) : si plus de 20 % des feuilles observées présentent des taches de septoriose, il est recommander de traiter avant les prochaines pluies.
• Pour les variétés peu sensibles (notes 7) : le seuil de feuilles atteintes est modifié à 50 %.
Figure 2 : Seuils d'intervention de la septoriose pour le blé tendre
Repères pour 2017
• Diversifier les modes d’action et les substances actives est certainement un des moyens les plus sûrs de ralentir la sélection de souches de septoriose résistantes aux fongicides. Dans ce cadre, il est recommandé d’associer des molécules encore efficaces sur cette maladie tout en se limitant à une seule application de SDHI (bixafen, fluxapyroxad, penthiopyrade) par campagne.
• Différentes solutions restent efficaces sur septoriose : triazoles + chlorothalonil en T1 (stade 1-2 nœuds du blé), triazole + SDHI en T2 (stade dernière feuille étalée du blé).
• Les associations triazoles + prochloraze se positionnent au T1 ou au T2. On observe toutefois dans nos essais des résultats inférieurs à nos attentes dans les situations où les triazoles solo sont déjà en difficultés.
• Les strobilurines, dans le cadre de mélange 3 voies (IDM+SDHI+QoI) jouent toujours un rôle marginal sur septoriose et s’utilisent préférentiellement dans les situations où la rouille brune est présente.
Pour connaître les stratégies fongicides adaptées à votre région, consultez le Choisir et décider blé tendre.
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