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Normandie

Blé tendre : évaluer le risque piétin-verse sur variétés sensibles

Bientôt ou déjà le stade épi 1 cm dans vos parcelles de blé ? C’est le moment d’estimer le risque piétin-verse, en tenant compte des conditions agronomiques de la parcelle. Mais aussi du climat, de la levée à début montaison - ainsi que des observations directes au champ. Selon le modèle TOP, le niveau de risque climatique est faible à moyen. Même si l’enjeu autour de cette maladie semble diminuer dans la région, le piétin-verse reste localement bien présent ces dernières années, nécessitant de poursuivre la surveillance.

Attaque de piétin-verse sur tiges de blé tendre, observée en Normandie

Le piétin-verse a une nuisibilité directe modeste (autour de 5 q/ha), mais si une verse de fin cycle se déclenche, les dégâts sont plus importants.

Pour aller plus loin : consulter la fiche accident piétin-verse.

Des variétés notées 5 ou plus sur piétin-verse : pas de risque, ni d’intervention

Dans bien des cas, le progrès génétique en céréales à paille a permis de faciliter la gestion des maladies, voire de ne plus intervenir en curatif avec des traitements fongicides. C’est le cas pour la gestion du piétin-verse.

Des variétés dont la note CTPS est supérieure ou égal à 5 ne nécessitent pas d’intervenir.

Pour plus d’informations sur les variétés, consultez les Fiches variétés.

Dans la région, des variétés comme Junior, Intensity, KWS Etoile, KWS Sphere, LG Absalon, LG Aero, Lg Audace, Pondor ou encore Thermidor ne nécessitent pas d’intervention vis-à-vis du piétin-verse. L’impasse du T0 est la règle (sauf si arrivée précoce de rouille jaune à épi 1 cm sur variétés sensibles).

La figure 1 illustre que les surfaces en blé nationales avec des variétés très sensibles piétin-verse(note 1 et 2) diminuent depuis les années 2000. Aussi, la part de de la surface cultivée avec des variétés résistantes (Pch1) augmente constamment (25 % en 2022, contre 5 % en 2005). Néanmoins, il reste 30 à 40 % de la surface avec des notes de 3 (Chevignon et KWS Extase notamment), où le risque piétin-verse est à évaluer.

Figure 1 : Evolution du niveau de résistance au piétin-verse des variétés de blé tendre cultivées en France
Figure 1 : Evolution du niveau de résistance au piétin-verse des variétés de blé tendre cultivées en France
Sources : enquête répartition variétale ARVALIS, avec la contribution financière d’Intercéréales. Historique FAM. Cotations des variétés, ARVALIS, CTPS/GEVES

Dans les autres cas, se référer à la grille de risque

Pour les variétés avec une note de 4 ou moins, le risque parcellaire va dépendre du travail du sol, du type de sol, du précédent et du risque climatique. La grille ARVALIS donne un score :

  • <= 5 : risque faible, pas d’intervention.
  • 6 à 8 : risque moyen, une observation peut aider à évaluer le risque, mais l’observation est compliquée à ce stade. La réflexion peut se porter sur l’historique d’attaques : si la parcelle en a déjà subi récemment, le risque est plutôt fort.
  • 9 ou 10 : le risque est fort, une intervention est nécessaire.
Figure 2 : Grille d'évaluation du risque piétin-verse

Risque climatique : que dit le modèle TOP cette année ?

Le modèle TOP calcule un indice de risque climatique prenant en compte la pluie et les températures journalières à partir de la date de semis. La valeur de cet indice à épi 1 cm est prise en compte dans la grille d’évaluation ARVALIS (tableau 1).

Globalement, cette année, le risque climatique est faible à moyen pour la majorité des semis autour du 25/10/25 et faible pour les semis plus tardifs.

Tableau 1 : Note du risque climatique d’après le modèle TOP en fonction de la date de semis, à intégrer dans la grille d’évaluation « piétin-verse »
Tableau 1 : Note du risque climatique d’après le modèle TOP en fonction de la date de semis, à intégrer dans la grille d’évaluation « piétin-verse »

Le site baromètre des maladies permet aussi d’appréhender les risques de maladies sur les parcelles.

Quoi faire en cas de risque piétin-verse ?

Si une intervention est nécessaire, le stade d’application est important. Viser épi 1 cm ; passé 1 nœud, l’intervention est moins efficace. D’autre part, l’efficacité de l’application est loin d’être parfaite. Prioriser les interventions sur les risques forts dans l’objectif de limiter surtout le risque de verse parasitaire de fin de cycle.

Utiliser des produits à base de cyprodinil (Unix max) et métrafénone (ex. : Flexity), associés ou non.

Tableau 2 : Quelques préconisations pour intervenir en cas de risque piétin-verse
Tableau 2 : Quelques préconisations pour intervenir en cas de risque piétin-verse

Extrait du guide régional Choisir et décider – Interventions de printemps 2025 - Normandie

À retenir

Variétés notées 5 ou plus :
- Pas d’intervention piétin-verse (ex. : Junior, Intensity, KWS Etoile, KWS Sphere, LG Audace, Pondor ou encore Thermidor).
- Représentent environ 35-45 % de la surface normande en blé (source : BSV 2025).

Variétés notées 4 ou moins :
- Évaluer le risque variétal (ex. : Chevignon, KWS Extase, Celebrity)
- Représentent plus de 50 % de la surface normande.
- Évaluer le risque à la parcelle (grille de risque). Les attaques antérieures peuvent aider à orienter sur le niveau de risque.
- Visiter les parcelles avant la récolte pour confirmer l’état de pression piétin-verse à la parcelle pour les prochaines années.
- En cas de risque fort, utiliser des produits à base de cyprodinil (Unix max) ou métrafénone (Flexity).

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