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Occitanie

Blé dur : une avance assez notable pour les stades

Avec les températures douces générales, le blé dur se développe très vite. Cette espèce ayant très peu de frein photopériodique, les stades ont pris également de l'avance. D'autant plus pour les semis de précoces qui ont profité des fortes températures cet automne.

 

 

Blé dur proche du stade épi 1 cm en Occitanie mi février 2025

Il est ainsi prévu que le stade épi 1 cm arrive avec une quinzaine de jours d’avance par rapport à d’habitude : entre le 24 janvier  et le 26 février pour les semis de fin octobre à mi-novembre. Attention néanmoins, plusieurs paramètres vont retarder le début de la montaison :

  • Certaines parcelles ont mis du temps à lever car semées en conditions très humides => les stades sont donc décalés et seule la date de levée est à prendre en compte.
  • Les automnes doux sont favorables à la dissociation entre la croissance et le développement du blé dur. Autrement dit, le blé dur a de forte chance d’avoir une feuille de plus à sortir cette année, le stade épi 1 cm mesuré à la règle ne représentant pas le stade de l’initiation florale. Le blé dur devrait être plus tardif à épiaison que le blé tendre dans cette configuration. Cette observation a été vérifiée sur les semis précoces, elle reste à confirmer pour les semis de fin novembre.
Tableau 1 : Prévisions de stades du blé dur, jusqu’à floraison, selon la date de semis et la variété
Tableau 1 : Prévisions de stades du blé dur, jusqu’à floraison, selon la date de semis et la variété
En zones hydromorphes, le développement des blés durs est stoppé et il y aura un décalage de stade par rapport à ces cas-types.

Désherbage : les solutions sont moins nombreuses

Les pressions de salissement en adventices sont plus ou moins réduites en fonction de la tardivité des semis.

Les parcelles désherbées à l’automne présentent globalement de bons niveaux d’efficacité ; quelques phytotoxicités plus ou moins marquées ont pu être observées.

Néanmoins, il existe un certain nombre de parcelles semées tôt qui conservent des problèmes d’adventices. Des rattrapages sont encore à prévoir même si leurs efficacités sur ray-grass sont aléatoires et moyens.

Pour les parcelles semées tardivement, la pression adventice est faible aujourd’hui hormis sur les parcelles avec un gros stock semencier :

  • Si les ray-grass ne sont pas trop développés (<3 feuilles), il est encore possible de réaliser une application d'herbicide racinaire (attention d’un point de vue réglementation par rapport au nouveau catalogue des usages phytosanitaires, les cultures sont considérées comme d'hiver si elles sont semées avant le 1er février, et de printemps après le 1er février)
  • Si les ray-grass sont très développés, (tallage), pas de solution efficace à ce stade. Des rattrapages peuvent être envisagés même si leurs efficacités sur ray-grass sont aléatoires et moyens en fonction du niveau de résistance.

Il est par ailleurs recommandé de positionner le désherbage avant l’apport d’engrais. En effet, la fertilisation azotée avant le désherbage bénéficie à la fois à la culture en place et aux adventices présentes. Les adventices comme les ray-grass, bromes et vulpins réagissent positivement à l’azote et sont capables d’absorber 20 à 40 kg N/ha en sortie hiver.

Verse : risque limité

Cette année, le risque de verse est faible à moyen a priori. Seuls les semis précoces qui sont denses aujourd’hui seront plus à risque sur les variétés assez sensibles comme Anvergur.

Sur les dates de semis tardives (après le 10 novembre), le risque est limité.

Message rédigé dans le cadre du comité technique blé dur Challenge Blé Dur

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