Variétés d'avoine : des critères technologiques spécifiques

Quatre paramètres sont actuellement mesurés sur 8 essais par an au cours des deux années d’inscription des variétés d’avoine : la teneur en protéines, le poids de mille grains, la couleur (uniquement sur variétés à grain noir) et la finesse. Si les deux premiers sont habituels en céréales à paille, les deux autres sont très spécifiques à l’avoine.

Les avoines noires, une spécificité française

Le critère « couleur » est important pour les utilisateurs de variétés à grains noirs, qui demandent des avoines d’une couleur noire la plus intense possible. Cette couleur particulière permettrait aux éleveurs de doser la part d’avoine apportée en complément énergétique à la ration des chevaux de course. Mais les conditions agroclimatiques en cours de culture interviennent sur la coloration des grains.

Afin de s’assurer que le caractère « grain noir » des nouvelles variétés est suffisamment stable, les variétés sont passées sous un colorimètre. Ce dernier fournit trois valeurs (clarté / axe vert-rouge / axe bleu-jaune) qui permettent de décrire les variétés selon une représentation chromatique en 3 dimensions. Ces valeurs sont comparées à celles des variétés à grains noirs notoirement connues : une variété est dite à « grain noir » si ses valeurs sont similaires à celles des variétés déjà considérées comme telles.

Figure 1 : Résultats colorimétriques de deux variétés d’avoine noire sur 8 lieux en 2016 et 7 lieux en 2017, avec 0 = noir et 100 = blanc (Source CTPS/GEVES)

la variété n’est pas le seul facteur déterminant de la couleur des grains. Les conditions de maturation des grains peuvent également modifier l’intensité et l’éclat de la coloration de la glumelle. Les conditions échaudantes rendent ainsi les grains roussâtres par un assèchement prématuré des glumelles qui ne se colorent pas.

La finesse : du rendement brut au rendement énergétique

Le critère « finesse » correspond à la teneur en amande du grain. Les variétés se voient attribuer une note de 1 à 9 (faible à forte teneur en amande). Cette note permet d’estimer au mieux le rendement énergétique de la culture car, à la différence de la majorité des céréales, les avoines cultivées en France sont généralement « vêtues » : la glumelle reste adhérente au grain. L’analyse des résultats d’un ensemble de variétés d’avoine de printemps étudiées entre 2012 et 2018 montre le rendement au décorticage attendu d’une variété en fonction de la note de finesse qui lui a été attribuée (figure 2).

Figure 2 : Résultats de finesse d’un ensemble de variétés d’avoine de printemps étudiées entre 2012 et 2018 (Source CTPS/GEVES)