Orge de printemps - La localisation de l’engrais au semis : une alternative intéressante en année sèche
Sur orge de printemps, la localisation de la fertilisation au semis est aujourd’hui proposée par de nombreux constructeurs. Mais les gains de rendement sont-ils vraiment au rendez-vous ?
Avec un cycle cultural relativement court, l’orge de printemps peut voir son rendement fortement pénalisé en cas d’à-coups climatiques. Et ceux-ci peuvent parfois être à l’origine d’une baisse de la disponibilité de l’azote issu de l’engrais apporté en surface.
Sur le papier, la localisation de l’engrais au semis semble intéressante. Pour les engrais de fonds, en premier lieu pour le P2O5 et dans une moindre mesure pour le K2O, localiser l’engrais près des radicelles est agronomiquement judicieux car ces éléments sont peu mobiles dans la solution du sol et l’essentiel des besoins de la culture se situe pendant la mise en place du système racinaire. A contrario, l’azote est l’élément le plus mobile dans la solution du sol, mais sa localisation permet, via son enfouissement, de limiter les pertes gazeuses par volatilisation ammoniacale.
Localisation de l’azote : un léger mieux
Sur les 6 essais réalisés entre 1996 et 2012 par ARVALIS – Institut du végétal dans le Loiret et en Meurthe-et-Moselle, la localisation de l’azote au semis a conduit à une progression du rendement statistiquement significative par rapport aux apports de surface (+2,9 q/ha), à dose d’engrais équivalente (figure 1).
Figure 1 : Rendements à la dose optimale d'azote selon la technique d’apport d’engrais
NS = différence non significative ; ** = différence significative au seuil de 5 % (test de Fischer).
Derrière cette moyenne se cachent deux types de situation : soit les deux stratégies d’apport aboutissent aux mêmes niveaux de rendement, soit le rendement de la modalité fertilisée en localisé est supérieur à celui de celle fertilisée en surface. Ces écarts de rendements sont étroitement liés aux conditions de valorisation de l’engrais en surface. La lecture du CAU (coefficient apparent d’utilisation) de l’engrais illustre bien ces différences (figure 2).
Figure 2 : Pourcentage d’efficacité des engrais azotés (CAU) selon la technique d’apport
NS = différence non significative ; ** = différence significative au seuil de 5 % (test de Fischer)
Localisation des engrais PK : aucun effet observé
Les références sur la localisation des engrais phosphatés et potassiques sont moins nombreuses sur céréale à paille, et plus particulièrement sur orge de printemps. En dépit de l’intérêt du positionnement précis du phosphore, les céréales à paille demeurent des cultures généralement peu ou moyennement exigeantes en cet élément. De fait, la teneur en P2O5 du sol doit se situer à un niveau peu élevé pour observer une réponse du rendement de la culture suite à un apport localisé.
Cela explique donc l’absence d’effet d’une localisation de phosphore au semis de la céréale dans la quasi-totalité des essais conduits par ARVALIS – Institut du végétal jusqu’à maintenant.
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