Ravageurs : la sésamie, un insecte foreur des tiges de maïs
La sésamie perfore les tiges de maïs et provoque un affaiblissement généralisé de la plante. En cas de fortes attaques, la plante peut casser et les épis tomber au sol avant la récolte. Le broyage systématique des cannes de maïs après récolte permet de limiter la prolifération du ravageur.
À l’instar de la pyrale, la sésamie au stade larvaire est un foreur du maïs. En l’absence de contrôle, la chenille peut causer des ravages importants sur la culture. Elle creuse des galeries au sein des tiges, ce qui provoque l’affaiblissement physiologique de la plante avec comme conséquence principale une baisse du poids de mille grains. Dans les cas les plus graves, les tiges cassent et les épis tombent avant la récolte. Le risque est particulièrement élevé dans les régions où la présence du parasite a été importante l’année précédente et l’hiver clément.
Deux générations voire trois
Les larves passent l’hiver dans le collet des plantes de maïs. Au printemps, la nymphose débute mi-avril et les adultes apparaissent de mi-mai à fin juin. Les larves passent par 7 stades. L'alimentation des chenilles de la 1ère génération s'observe par foyers autour des pieds de ponte et entraîne le dessèchement de plusieurs plantes successives (perte de densité). Le deuxième vol débute mi-juillet et dure jusqu’à début septembre. Le taux de multiplication entre la première et la deuxième génération est élevé. Une femelle de deuxième génération pond 200 à 300 œufs. Les chenilles de la 2nde génération creusent des galeries dans les tiges et les épis de manière généralisée sur l'ensemble de la parcelle entraînant verse et casse de tige (difficulté de récolte) mais aussi diminution du PMG et pertes d'épis. Les blessures sont des portes d'entrée pour les spores de Fusarium (risque de dégradation de la qualité sanitaire). Un troisième vol peut être observé certaines années lorsque les conditions climatiques sont chaudes. Ce ravageur se situe principalement au sud d’une ligne reliant la Vendée à la Drôme. La sensibilité de la sésamie aux températures froides de l’hiver limite son développement dans les régions plus au nord.
Au stade adulte, le papillon S. nonagrioides mesure 30 à 40 mm d'envergure. Les ailes antérieures sont brunes, et les ailes postérieures blanches. Au stade larvaire, la chenille de sésamie est de couleur rose pâle, et dépourvue de poil. Elle mesure jusqu'à 40 mm à complet développement. La présence de points noirs, les orifices respiratoires, de chaque côté de la chenille est une caractéristique de la sésamie.
Larve de sésamie |
Papillon de sésamie |
Lutter contre la première génération pour limiter la nuisibilité de la deuxième
Dès l’observation des vols de première génération, il faut intervenir. La lutte contre la première génération est plus facile à mettre en œuvre car elle intervient généralement avant le stade limite de passage du tracteur. Si un traitement sur les sésamies de deuxième génération s’avère nécessaire, l’intervention devra être réalisée avec un enjambeur au cours de l'été.
Il est recommandé de privilégier des insecticides sans effets sur la faune auxiliaire (sinon risque de pullulation de pucerons et d'acariens).
Broyer les résidus de culture
Des techniques de lutte préventive peuvent être mises en place pour limiter la présence de ce ravageur dans les parcelles. L’une des plus efficaces consiste à broyer, dès la récolte du maïs, les cannes et les collets afin de détruire leur refuge. Les tas de rafle près des champs sont aussi à éviter. Cependant, réalisées à l’échelle de la parcelle, ces techniques ne sont généralement pas suffisantes. Il faut les envisager à l’échelle d’un bassin versant.
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