Vague de froid : quels impacts prévoir sur céréales ?
Il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts sur céréales liés au froid qui a sévi début avril. En attendant, voici quelques hypothèses.
En majorité, les blés semés de fin octobre à début novembre approchent du stade dernière feuille pointante. Les orges les plus précoces sont en train de sortir les barbes.
Les semis de mi-novembre sont au stade 2 nœuds.
Les stades sont dans la moyenne des normales des vingt dernières années, contrairement aux campagnes précédentes plus précoces. C’est particulièrement vrai pour le blé tendre, qui a été plus précoce à montaison en raison d’un hiver plus doux. Pendant sa première partie de cycle, le blé est plus sensible aux températures que les orges, davantage influencées par la durée du jour.
Les prévisions de stades
Les parcelles ayant souffert d’excès d’eau ont des stades toujours ralentis par rapport à ces prévisions. A l’inverse, celles soumises au stress hydrique auront des stades plus précoces que ceux mentionnés.
Tableau 1 : Prévisions de stades du blé tendre pour la station de Bergerac
(2N : 2 nœuds, DFP : Dernière Feuille Pointante, DFE : Dernière Feuille Etalée, Epiaison)
Tableau 2 : Prévisions de stades des orges d’hiver pour la station de Bergerac
(2N : 2 nœuds, DFP : Dernière Feuille Pointante, DFE : Dernière Feuille Etalée, Epiaison)
Quels impacts du froid ?
A ce jour, les impacts de la vague de froid des premiers jours d’avril n’ont pas encore été mesurés. Le seuil d’alerte de -5 à -7°C sous abri a pu être atteint dans certaines zones, mais ne présume pas des dégâts réels. D’autres facteurs influencent l’impact du froid : froid, rayonnement, humidité, topographie de la parcelle. En 2021, les dégâts ont surtout été observés dans les parcelles les plus avancées, au niveau des cuvettes ou zones plus exposées, avec proximité des bois…
Les céréales les plus avancées sont les plus à risque. Surveiller les orges semées en octobre (au stade sortie des barbes) et les blés les plus précoces. Les gelées intervenues ont pu potentiellement provoquer une destruction d’épillets, qui se matérialise par des trous dans l’épi au moment de l’épiaison, voire un gel total d’épi.
Les orges et les blés moins avancés, en revanche, sont moins sensibles à ces phénomènes de froid passager. Toutefois, vu les températures minimales atteintes, des dégâts sont possibles.
Carte 1 : Température minimale atteinte entre le 1er et le 5 avril 2022
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