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Pays de la Loire

Tipules en céréales : pourquoi y-a-t-il plus d’attaques cette année ?

Selon les observations terrain, les céréales sont attaquées précocement et plus fréquemment par des tipules, notamment dans la zone du Bocage (Loire Atlantique, Mauge, Vendée). Voici quelques éléments expliquant l’augmentation des populations larvaires cet automne, en lien avec la biologie du ravageur.

Larves de tipules en 2024 en Pays de la Loire

Des attaques marquées dans les zones les plus hydromorphes

Les attaques ont commencé très peu de temps après la levée, vers 2 feuilles. Elles se répartissent en foyers généralement de grande taille dans les zones les plus humides des parcelles, ce qui peut représenter des surfaces importantes dans le contexte de l’année. En effet, les œufs et les larves sont très sensibles au sec et nécessitent une humidité constante pour survivre et se développer.

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Les attaques en grand foyer sont d’autant plus préjudiciables que les plantes sont très jeunes, larve et dégâts sur plantes.

Pour diagnostiquer une attaque, consultez la fiche accident Tipules.

photoLes larves, localisées en surface lacèrent les feuilles et sectionnent les plantules, provoquant leur disparition. De couleur grise, sans pattes, elles mesurent entre 1 et 4 cm et ont un aspect boudiné.

Les attaques, très précoces cette année, sont très préjudiciables car elles entraînent une disparition complète des plantules.

Quelques éléments de biologie qui peuvent expliquer la récurrence des attaques

Pourquoi plus d’attaques cette année ? On a déjà connu des automnes humides et doux sans rencontrer ce phénomène… Toutefois, le contexte de l’année permet de pointer deux facteurs favorisant possibles :

  • Les pluies abondantes de septembre – début octobre : en effet, pour l’espèce la plus commune, Tipula Paludosa, l’adulte (sorte de gros moustique plus communément appelé « cousin ») vole et pond en septembre ; une autre des espèces rencontrées Tipula oleracea peut pondre en octobre. Une forte humidité est nécessaire à l’éclosion des œufs tombés au sol, qui se produit au bout de quinze jours environ.
    → Les pluies abondantes de la dernière décade de septembre ont probablement été très propices à la maturation et l’éclosion des œufs.
  • L’absence de travail du sol début octobre : les œufs et les jeunes larves sont très sensibles au travail du sol. Or, le décalage des semis et le retard de reprise des parcelles ont probablement permis une meilleure survie des œufs et des jeunes larves durant cette période de grande vulnérabilité.

Comment vont évoluer les attaques ?

C’est malheureusement difficile à dire.

Les larves se développent rapidement dans la couche superficielle du sol. Elles se nourrissent au départ de résidus et de matière organique en décomposition mais peuvent assez rapidement attaquer la culture avec un impact d’autant plus préjudiciable que les stades sont jeunes (destruction des plantules).

Elles passent l’hiver sans diapause et résistent au froid. Leur activité est toutefois plus intense si les températures sont douces. Elles sont très sensibles au sec, d’où leur prolifération souvent cantonnée aux zones humides des parcelles.

Il n’existe aucune solution curative en cas d’attaque. Le retour d’un temps froid et sec serait donc souhaitable pour freiner leur activité.

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