Taches sur céréales : savoir reconnaître réaction physiologique vs maladie foliaire
Suite aux fortes amplitudes thermiques enregistrées depuis fin mars, on observe des marquages sur les feuilles de céréales, parfois très spectaculaires. En l’absence d’évolution et fructification, le diagnostic s’oriente vers des taches d’origine physiologique plutôt que fongique. En parallèle, les pluies récentes favorisent le développement des maladies foliaires. La vigilance est de mise, afin d’intervenir au bon moment si nécessaire et ainsi protéger tous les étages foliaires. Ce qui peut se révéler délicat au vu des stades hétérogènes dans les parcelles.

Des amplitudes thermiques fortes et répétées
Depuis une dizaine de jours, on observe des marquages sur le feuillage des céréales. Ils sont apparus assez brutalement, suite à une séquence de jours marqués par une longue période sans pluie et des amplitudes thermiques fortes (plus de 10°C d’amplitude entre les températures minimum et maximum) et répétées (phénomène observé depuis fin mars) (figure
Depuis fin mars, de fortes amplitudes thermiques sur des céréales sont peu poussantes du fait du manque d’eau.
Eléments clés du diagnostic pour ne pas confondre avec une maladie foliaire
Ces taches parfois spectaculaires peuvent ressembler à celles laissées par une attaque de champignon : ponctuations brunes, parfois taches plus grandes, ovales et entourées d’un halo jaune. Mais, dans les parcelles concernées, un faisceau d’indices nous amène à conclure à une réaction physiologique aux conditions climatiques passées (parfois appelée climato-variétale car plus marquée sur certaines variétés) et à éliminer la piste d’une maladie fongique
- Apparition soudaine des taches, de façon homogène dans les parcelles
- Un à deux étages foliaires supérieurs touchés seulement, pas de progression des symptômes du bas vers le haut des plantes
- La mise en incubation en chambre humide (conservation de feuilles touchées dans une bouteille vide humide et observation au bout de 24
Surveiller la progression des maladies suite au retour de la pluie
Le retour de la pluie, avec des averses intenses et régulières depuis mi-avril, contribue à la contamination des différents étages foliaires par les spores de champignons. La septoriose, bien présente en bas des plantes depuis quelques semaines, progresse désormais sur les étages supérieurs s’ils ne sont pas protégés. Les contaminations de mi-avril sont actuellement en incubation dans les tissus foliaires et les symptômes devraient apparaître d’ici une quinzaine de jours. Il en est de même pour la rhynchosporiose et l’helminthosporiose de l’orge dont les premiers symptômes sont déjà visibles au bas des plantes sur variétés sensibles.
Enfin, les conditions fraîches et humides actuelles sont très favorables à la rouille jaune. La maladie est déjà bien présente au sud de la région (sud Vendée notamment)
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