Septoriose sur blé : quel risque à l’approche du stade 2 nœuds ?
Dans la majorité de la région, les dernières pluies significatives remontent au 23

Des semis tardifs et des conditions climatiques peu favorables au développement précoce de la septoriose
Après avoir connu un automne et un hiver très humide, ayant perturbé et dégradé les conditions de semis à l’automne, le sec s’est installé depuis le 25 mars dans nos régions. Côté températures, le début du printemps a été assez frais avec un vent d’Est séchant défavorable au développement de la septoriose. A l’approche du stade 2 nœuds, les parcelles de blé doivent faire l’objet d’observations pour repérer la présence de cette maladie et établir sa stratégie de protection.
Prioriser les observations en fonction de la sensibilité des variétés
L’anticipation du risque commence par connaître la sensibilité de ses variétés à la septoriose. Les notes de résistance variétale sont actualisées chaque année. Ces grilles sont consultables dans nos guides de préconisations régionales Centre / Ile-de-France et Auvergne.
Les variétés assez résistantes et peu sensibles le sont rarement au stade plantule. En effet, la résistance s’acquiert au cours de la montaison, c’est pour cette raison qu’à ce stade nous pouvons observer des symptômes de septoriose sur une variété peu sensible. C’est également pour cette raison que les seuils d’interventions (décrits plus bas) sont différents entre une variété sensible et une variété peu sensible. La résistance variétale à la septoriose s’évalue surtout sur F1 et F2 définitives (éventuellement F3). La vigilance est de mise !
Observer pour décider
Pour déterminer l’intérêt ou non d’une intervention en début de montaison, il est donc nécessaire de s’appuyer sur des observations dès le stade 2 nœuds et d’estimer le niveau de pression à l’aide des prévisions météo, des informations contenues dans les BSV, ou des OAD. Au stade 2 nœuds, c’est la feuille F2 déployée du moment qui doit être observée car elle correspond à la F4 définitive. Le but de la protection fongicide est en effet de protéger les 3 dernières feuilles définitives, les plus importantes pour l’élaboration du rendement.
Pour plus d’informations, consultez les BSV chaque semaine.

En cas de doute, consultez les fiches accidents d’ARVALIS.
Quelle stratégie de protection au stade 2 nœuds
La pression de septoriose observée en 2024 ne préjuge en rien du risque sanitaire pour 2025. Ainsi, l’impasse au stade 2 nœuds reste la règle pour les variétés résistantes à peu sensibles (note ≥ 6,5). Pour les autres variétés, le recours à un Outil d’Aide à la Décision (OAD) permettra de déterminer la nécessité d’une intervention en cours de montaison, en fonction de la date d’apparition de la septoriose.

Seules les situations dans lesquelles le modèle Septo-LIS® signale un développement précoce de la septoriose sur des variétés sensibles (note < 6,5), telles que KWS Ultim, Complice, Celebrity, SY Admiration ou Providence…, nécessitent une vigilance particulière, notamment pour les semis les plus précoces (octobre 2024). Les observations réalisées dans le cadre du BSV confirment actuellement une pression en septoriose faible.
A ce jour, les simulations effectuées avec Septo-LIS® sur 72 cas-types de la région (sept stations météo, trois dates de semis et trois variétés : deux résistantes (Prestance et Chevignon) et une sensible (KWS Ultim) indiquent un niveau de risque faible pour les variétés résistantes et un risque modéré pour la variété sensible et en semis du mois d’octobre.

Dans la majorité de la région, les dernières pluies significatives remontent au 23 mars et les prévisions météo à dix jours prévoient de nouvelles pluies à partir du 13 avril. Le risque est donc faible à ce jour dans la région mais la maladie sera à surveiller au retour des pluies sur les variétés sensibles en semis précoces.
Si une intervention s’avérait nécessaire, il est recommandé de privilégier l’utilisation de produits de biocontrôle à base de soufre, ou d’associations soufre + phosphonate, seuls ou associés à un triazole.
Pour rappel, la gestion responsable des fongicides doit passer par l’alternance des modes d’action, et intervenir uniquement si c’est nécessaire.
La rouille jaune s'est faite plutôt discrète pendant la campagne 2023/2024 et le niveau d'inoculum initial de la campagne 2024/2025 était probablement faible. En outre, même si les conditions douces et humides de l’automne ont été favorables au développement de la maladie, les périodes de gel en janvier et février ont freiné le niveau de risque. A ce jour, il n’y a quasi aucun signalement de rouille jaune dans la région.
Si la grande majorité des variétés cultivées dans notre région sont peu sensibles, avec une note de 7 et plus, il faut rester vigilant avec les variétés moyennement sensibles (note de 6) à sensible (note inférieure ou égale à 5).
En cas de risque avéré, vous pouvez consulter tous nos programmes dans le guide régional, Choisir et Décider « interventions de printemps » pour la zone Centre / Ile-de-France / Auvergne.
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