Les rendez-vous du lin en vidéos - Semis et récolte, deux chantiers majeurs pour le lin fibre
Tandis que l’implantation du lin doit être soignée au vu de la faible capacité de compensation de cette culture, la récolte détermine la qualité et donc le revenu de l’agriculteur. Zoom sur ces deux chantiers majeurs.
Baptiste Gamain, technicien chez ARVALIS, délivre des conseils très opérationnels pour soigner l’implantation, au travers de la préparation du sol, le semis et la densité de plantes. « La préparation du sol doit respecter trois fondamentaux : préserver la structure en évitant les tassements, travailler à moins de 18 % d’humidité et préparer les cinq premiers centimètres ».
Une petite graine à semer sous le soleil
Pour ce qui est du semis, l’accent est mis - comme pour d’autres petites graines - sur la régularité et la profondeur de semis à 1-2 cm ainsi que sur le rappuyage. D’autre part, la date de semis est importante. Si les conditions sont généralement réunies entre mi-mars et mi-avril, mieux vaut ne pas se précipiter afin d’implanter dans un sol à minimum 8/10°C. Le semis ne doit pas se positionner avant un orage : « Il faut éviter les pluies battantes dans les 48 heures. D’où l’expression « semis qui blanchit, semis qui réussit » ».
Attention au surpeuplement
Pour une densité visée à la levée de 1 500 à 1 600 plantes par mètre-carré, la densité au semis oscille autour de 1 900-2 000 graines/m², selon le PMG. Un trop fort peuplement sensibilise la culture aux maladies, aux déficits hydriques et aux déficits nutritionnels. Cela est particulièrement problématique pour cette culture qui compense mal les hétérogénéités. La perche LITERAL permet de mieux évaluer la densité, comme l’explique Pascal Simonet, technicien chez ARVALIS : le numérique et l’intelligence artificielles permettent de comptabiliser rapidement des surfaces importantes tout en économisant de la pénibilité de travail par rapport à des comptages manuels.
Pas d’économie de bout de chandelle sur la récolte
Outre les aspects techniques, différents facteurs gravitant autour du chantier de récolte ont fait l’objet d’une table ronde à Lin’Ovation le 16 juin.
Être légèrement suréquipé et servir des adhérents avec différentes dates de semis facilite le respect des dates idéales pour les chantiers de récolte, d’après Benoît Ferrand, président de la Cuma du Neubourg Nord. L’ordre de passage entre parcelles est défini par les techniciens, une dizaine de jours avant l’arrachage, pour prioriser selon les maturités.
Luc Devillers, directeur général adjoint de la coopérative Agylin, plébiscite l’outil gratuit en ligne Visiolin créé par ARVALIS, qui permet de prévoir la date d’arrachage selon la variété, la date de semis et les normales climatiques du secteur.
Tous les intervenants s’accordent sur la nécessité de mettre toutes les chances de son côté à la récolte, le coût de production étant secondaire par rapport à la part de la qualité dans le revenu. D’autant que sur cette espèce, les bonnes années compensent les moins bonnes. Formation des conducteurs et sensibilisation des liniculteurs à l’impact économique de leurs techniques vont de pair avec les innovations technologiques pour favoriser une récolte de qualité.
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