Retour des pluies : c’est le moment de positionner des faux-semis
Le faux-semis est un levier agronomique important dans la gestion des adventices avant les semis de céréales à paille. Avec les orages de ces derniers jours, les sols ont pu être humidifiés : des conditions donc propices à ces interventions mécaniques. Quelques rappels sur la conduite de cette pratique.
Vu l’état d’enherbement de la plaine, les faux-semis restent un levier important en situations de forte infestation en graminées, en particulier en non-labour. Ils permettent de baisser la pression adventices avant l’implantation de la culture. Même si ce levier est efficace, les faux-semis ne peuvent pas à eux seuls solutionner un problème de graminées. Il faudra combiner cette pratique à d’autres, comme le décalage de la date de semis qui a fait ses preuves dans nos essais ces dernières années.
Carte 1 : Pluies du 1er au 6 septembre 2022
Certains secteurs ont également reçu des pluies les 7 et 8 septembre, non prises en compte sur cette carte.
Pour optimiser la gestion des adventices
Le faux-semis consiste en un travail superficiel du sol (sur les cinq premiers centimètres maximum). Cette technique permet de faire lever les adventices avant l’implantation de la culture d’automne et ainsi, de limiter leur développement pendant le cycle de la culture. Il s’agit ensuite de détruire ces adventices au plus près du semis (au maximum un mois avant le semis), soit par un travail du sol très superficiel (outils à dents), soit par l’application d’un herbicide foliaire non sélectif. Chaque passage d’outil doit être moins profond ou équivalent au précédent afin d’éviter de remonter des graines.
Il est conseillé de laisser un intervalle de trois semaines entre le dernier faux-semis et le semis de la culture. Réduire cet intervalle de temps expose à la levée des adventices dans la culture.
Ce levier agronomique est incontournable dans la gestion des parcelles très infestées, en particulier en non labour. Pour autant, son efficacité est largement augmentée lorsqu’il est couplé à d’autres leviers agronomiques, comme le retard de la date de semis, l’alternance des cultures d’automne et de printemps, et l’allongement des rotations.
Des conditions souvent réunies pour une bonne efficacité des faux-semis
Deux critères essentiels sont à prendre en compte pour réaliser des faux-semis efficaces :
• Les conditions d’humidité du sol, pour favoriser la levée des adventices. Réaliser un faux-semis sur sol sec n’a en effet aucun sens agronomique ! Alors mieux vaut s’armer de patience dans les secteurs peu ou pas encore arrosés.
• Les dates de levées préférentielles des adventices présentes dans les parcelles. Si le faux semis est réalisé trop tôt, le résultat obtenu sera très mitigé. Le brome stérile n’a pratiquement pas de dormance et est très facile à détruire par cette technique (c’est encore plus efficace si on laboure !). Quant au ray-grass, il est capable de germer à partir de début septembre. Pour le vulpin en revanche, il faut attendre plutôt mi-septembre dans notre région. Il s’agit donc de s’adapter en fonction de la flore dominante des parcelles.
Il est également opportun de profiter de ce créneau pour favoriser les repousses de blé, voire de colza dans les secteurs grêlés en juin, avant les semis d’orge d’hiver ou de printemps semées à l’automne.
Figure 1 : Période de levée préférentielle de quelques adventices après une récolte d’été
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