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Pays de la Loire

Récolte tardive du maïs grain : comment gérer au mieux la conduite des chantiers ?

Dans le contexte agroclimatique particulier de 2024, les récoltes de maïs grain pourraient s’étaler jusqu’à fin novembre. Ce qui peut poser question sur le taux d’humidité et la qualité des grains, ainsi que la reprise des parcelles. Voici quelques préconisations.

Une moissonneuse batteuse récolte du maïs grain en Pays de la Loire

Semis retardés + été frais = une récolte particulièrement tardive en maïs grain

A l’échelle régionale, compte tenu des conditions climatiques très délicates du printemps dernier, les semis de maïs se sont étalés de fin avril à juin. Il n’a pas toujours été possible d’adapter la précocité des variétés à ces semis retardés. Toutefois, les parcelles orientées en grain sont majoritairement parmi les premières semées (fin avril à mi-mai).

Les cumuls de températures observés depuis les semis, nettement en retrait par rapport la médiane sur 20 ans (carte 1), n’ont pas permis de compenser le retard pris au semis, laissant craindre des dates de récolte très tardives.

Carte 1 : Ecart à la médiane sur 20 ans de la somme des températures journalières moyennes (­6-30°C) entre le 1er mai et le 30 septembre 2024
Carte 1 : Ecart à la médiane sur 20 ans de la somme des températures journalières moyennes (­6-30°C) entre le 1er mai et le 30 septembre 2024
(source : ARVALIS, MétéoFrance)

Les dates prévisionnelles de récolte

L’atteinte de la maturité à la récolte prend d’autant plus de retard que la phase de dessication des grains survient tard en saison, à une période où la probabilité d’avoir des températures chaudes est plus faible. En effet, à mesure que la plante avance en stade et que le grain se dessèche, le besoin en somme de températures pour gagner un point d’humidité augmente alors que l’offre climatique de la saison se réduit.

Compte tenu du climat de cet automne, il est préférable de ne pas chercher à atteindre à tout prix le taux de 32 % d’humidité du grain pour préserver la qualité de la récolte.

S’il est techniquement possible de récolter du maïs à partir de 38 % d’humidité du grain, à ce stade, on risque d’écraser du grain ; et certains grains ne pourront pas se détacher de la rafle, ce qui occasionnera des pertes. Rappelons également qu’une récolte à humidité élevée augmente sensiblement le temps et le coût de séchage.

Le remplissage des grains atteignant son maximum vers 32 % d’humidité du grain pour les dentés et 34 % pour les cornés, le meilleur compromis sera d’envisager une récolte à partir de 35 % d’humidité, afin de ne pas trop impacter le rendement, de préserver la qualité sanitaire, de contenir les frais de séchage et de ne pas trop retarder les semis de la céréale à venir sur la parcelle.

Tableau 1 : Dates prévisionnelles de maturité récolte (35 % et 32 % humidité du grain) pour un semis autour du 25 avril 2024 – modèle ARVALIS
Tableau 1 : Dates prévisionnelles de maturité récolte (35 % et 32 % humidité du grain) pour un semis autour du 25 avril 2024 – modèle ARVALIS
Tableau 2 : Dates prévisionnelles de maturité récolte (35 % et 32 % humidité du grain) pour un semis autour du 25 mai 2024 – modèle ARVALIS
Tableau 2 : Dates prévisionnelles de maturité récolte (35 % et 32 % humidité du grain) pour un semis autour du 25 mai 2024 – modèle ARVALIS

Risques et recommandations pour les récoltes tardives   

Le risque de fusarioses est particulièrement important cette année : on observe déjà fréquemment des épis touchés dans les parcelles (photos prises mi-septembre). Le risque de production de mycotoxines associé à la présence du champignon augmente d’autant plus que la récolte est tardive. Les parcelles récoltées après le 1er novembre seront les plus exposées.

Ce risque est également accentué par les attaques de foreurs, en tendance plus importantes cette années que les précédentes y compris au nord de la région, avec notamment une présence inhabituelle de la noctuelle Héliothis (photo ci-dessous). Ces attaques constituent des portes d’entrées permettant des contaminations tardives par les champignons et augmentent le risque mycotoxines toutes toxines confondues.

photos

Ainsi, pour préserver la qualité des grains, nous recommandons de récolter en priorité :

  • Les parcelles avec des plantes de grands gabarits, à insertion d’épis haute et dont les enracinements peuvent être réduits par les conditions délicates d’implantation, particulièrement exposées à la verse en cas de coup de vent ;
  • Les parcelles dont les plantes sont fréquemment porteuses de symptômes de fusarioses ;
  • Les parcelles touchées par les foreurs (pyrales, sésamies, héliothis) ;
  • Les parcelles les plus superficielles qui ont souffert de stress hydrique cet été favorisant les fusarioses de la section liseola.

En parallèle, les chantiers de récolte doivent être coordonnés avec les chantiers de séchage pour réduire au minimum le délai de pré-stockage humide. Il est fortement déconseillé de garder plus de deux jours un maïs humide en tas.

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