Récolte du maïs : les premiers chantiers prévus début octobre
A ce jour, les potentiels de rendements en maïs sont corrects, dans les situations où le peuplement s’est maintenu. Le contexte agro-climatique entraîne un décalage des dates prévues pour les récoltes, qui devraient s’étaler entre début octobre et début décembre, selon la date de floraison. Tout va dépendre de l’évolution du climat.
Les implantations maïs se sont étalées dans la région de fin avril à fin mai, selon les opportunités de travail du sol et de semis, dans des conditions souvent humides. Depuis, la campagne se caractérise par une pluviométrie proche de la médiane sur vingt ans et des cumuls de températures légèrement excédentaires en Charente et sud Vienne, et légèrement déficitaires sur les autres secteurs.
Climat : où en est-on ?
Le début de cycle est marqué par des conditions peu poussantes avec des cumuls de températures (base 6-30°C) déficitaires par rapport à la médiane 20 ans (figure 1). La majorité des floraisons a réellement débuté durant la dernière décade de juillet et s’est étalée jusqu’à début août. Durant cette période, les températures se radoucissent et le stress hydrique se fait sentir dans les sols plus superficiels (figure 2). Les rayonnements sont proches des médianes en juillet, avec tout de même deux points bas ponctuels en fin de période (figure 3).
Le manque de rayonnement et/ou le stress hydrique ont pu avoir deux conséquences dans la région :
- Des phénomènes de protandrie marqué ont pu survenir (période trop longue entre floraison mâle et floraison femelle). La protandrie correspond au développement normal de la plante. Cependant, lorsqu’elle est très marquée, les panicules (inflorescence mâle) arrêtent de produire le pollen avant la fin de la fécondation de l’ensemble des ovules, pénalisant directement la fécondation des derniers grains en bout d’épi.
- Durant la période de pré-floraison, un ralentissement, voire une limitation de la sortie des soies, pénalise également la fécondation des derniers grains en bout d’épi.
Ces deux phénomènes qui ont éventuellement pu se cumuler peuvent expliquer la présence de « bouchons » parfois marqués, y compris dans des situations bien alimentées en eau. Le nombre de grains dans les épis reste généralement très correct dans ces situations, mais sera probablement limitant pour atteindre de très bons niveaux de rendement.
Figure 1 : Cumul de températures en écart à la médiane
La valeur 0 en ordonnée correspond à la température médiane.
Réseau Météo France - ARVALIS, données observées jusqu’au 10/09/24 + prévisions +7 jours
Figure 2 : Bilan hydrique Irré-LIS® pour un maïs semé le 24 avril en groies moyenne à la Laigne (17)
Figure 3 : Rayonnement journalier en juillet 2024 pour la station de Niort (79)
Le stade 32 % d’humidité du grain devrait arriver en moyenne vers mi-octobre
Le stade 32 % d’humidité du grain marque la fin de la phase de remplissage. A partir de là, le PMG (Poids de Mille Grains) n’évolue plus. Le rendement maximum est atteint. Le maïs peut être récolté à partir de ce stade.
Le climat pluvieux et frais du début septembre, associé à des démarrages tardifs, présage des récoltes décalées dans de nombreuses situations. Par ailleurs, si les températures des prochaines semaines restent proches des normales, le stade de maturité physiologique devrait être atteint début octobre pour les floraisons du 20 juillet, et mi-novembre pour des floraisons du 5 août.
A titre indicatif, sur la station du Magneraud (17), dans le suivi de l’humidité du grain pour une variété tardive (G5) semée le 15 avril, et dont la floraison femelle a été atteinte le 21 juillet, nous observons :
- Le 30 août, une moyenne d’humidité du grain de 49 % en pluvial et 50 % irrigué à l’ETM - évapotranspiration maximale (régime optimal d’irrigation) ;
- Le 9 septembre, une moyenne d’humidité du grain de 39,5 % en pluvial et 43,5 % irrigué à l’ETM.
Bien qu’il soit d’usage d’attendre afin d’économiser en frais de séchage, la tardivité de la campagne va probablement conduire à récolter des maïs plus humides que ces dernières années. Trop attendre pour gagner quelques points d’humidité pourrait exposer les cultures entre autres à un risque important sur la qualité du grain. Ce risque sera aggravé par la présence de foreurs (sésamie, pyrale et notamment héliothis) et les démarrages déjà visibles dans certaines situations de contamination par les fusarioses de type graminearum et/ou section liseola.
Tableau 1 : Dates prévisionnelles du stade 32 % d’humidité du grain (Météo-France – ARVALIS)
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