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Poitou-Charentes

Présence d’héliothis sur maïs et sorgho : que faire ?

Habituellement observée dans le sud de la France, l’héliothis progresse vers le nord à la faveur du changement climatique. Ainsi, cet été, le sorgho et le maïs ont connu de fortes infestations de larves. Les impacts sont différents selon la culture : sur le potentiel de rendement en sorgho ; et principalement sur la qualité sanitaire du grain en maïs, pour lequel cela peut jouer sur le positionnement de la récolte.

Chenille d’héliothis sur épi de maïs en 2024

Identifier l’héliothis

Le papillon mesure de 3 à 4,5 cm de large avec un abdomen massif. Son thorax et sa tête sont velus (moins que la sésamie). Les ailes antérieures portent des ponctuations noires et celles postérieures sont bordées d’une bande noire. La couleur du papillon mâle est gris vert, et brun orangé pour la femelle.

Héliothis mâle à gauche et femelle à droite (Ephytia-INRAE)
Héliothis mâle à gauche et femelle à droite (Ephytia-INRAE)

Les larves comptent trois paires de vraies pattes et cinq paires de fausses-pattes. Elles mesurent, au dernier stade, jusqu’à 3,5 cm de long.

La couleur est très variable : le plus souvent, elle varie du vert au jaune mais elle peut aussi tirer vers le brun. Elles se distinguent par leurs deux bandes latérales souvent plus claire.

Héliothis consommant du sorgho en cours de remplissage (Le Magneraud - 17) à gauche et Héliothis consommant le sommet d’un épi de maïs à droite (Berneuil - 17)
Héliothis consommant du sorgho en cours de remplissage (Le Magneraud - 17) à gauche et Héliothis consommant le sommet d’un épi de maïs à droite (Berneuil - 17)

Maïs : surveiller les parcelles non irriguées en sol superficiel

En termes de nuisibilité, l’incidence directe est faible sur la productivité. En revanche, les dégâts sur les épis sont la porte d’entrée pour les spores de Fusarium de la section liseola. Ceux-ci impactent le rendement en se développant au dépend de l’amidon du grain : le poids de mille grains (PMG) est réduit. Et dans une moindre mesure, la qualité sanitaire que concerne l’éventuelle production de mycotoxines : les fumonisines B1 et B2 produites par les espèces Fusarium verticilloïdes et proliferatum ; tous deux de la section liseola et font l’objet d’une réglementation. Ces fusarioses sont fortement liées au stress hydrique et se développent à la faveur de conditions chaudes et sèches.

Cette année, la demande climatique postfloraison est proche de la médiane sur 20 ans dans nos départements, donc sans déficit hydrique majeur, ce qui réduit les risques dans la majorité des situations. Cependant, la vigilance doit être maintenue sur les parcelles avec un faible réservoir utile et sans irrigation.

Si la présence de moisissures sur les épis est identifiée, une récolte anticipée devra être programmée (d’autres fusariotoxines peuvent en être la cause).

Observer cinq fois (dans cinq zones) dix plantes dans la parcelle et noter le nombre d’épis présentant des symptômes ainsi que l’intensité de l’attaque (échelle de notation).

Exemple : Echelle de notation de 0 à 100 % des grains atteints par F. verticillioïdes
Exemple : Echelle de notation de 0 à 100 % des grains atteints par F. verticillioïdes

Il faudra récolter la parcelle dès que 15 % à 20 % des épis sont atteints avec une intensité moyenne de 5 à 10 %.

Sorgho : il est trop tard

En termes de nuisibilité, l’incidence directe est dans ce cas le plus préjudiciable puisque les larves consomment les organes de reproduction et les graines en début de remplissage. La période de risque se situe entre les stades floraison et grain pâteux. Il est donc trop tard pour lutter contre le ravageur.

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