Pomme de terre : la gestion de l’azote démarre dès la plantation

La plantation implique un bon ressuyage et un sol bien réchauffé pour être réussie.

La préparation du sol se fait sur une profondeur d’environ 15 cm pour disposer d’un volume conséquent de terre fine.

Vérifier que le sol est bien ressuyé en profondeur

Un test bêche permettra de sélectionner les parcelles les plus ressuyées pour démarrer les chantiers. Cette année, le vent de Nord-Est permet un séchage important mais principalement en surface. Les fonds sont parfois trop humides pour commencer les plantations.

Il faut être vigilant, surtout en cas d’utilisation d’un outil animé (herse rotative ou fraise) : l’affinage est plus important mais le travail plus lent, ce qui peut engendrer des semelles de lissage dans le fond de butte. Ces lissages pourront être très néfastes au rendement, car la pomme de terre possède un enracinement faignant et peu profond (60 cm).

Rappelons aussi que pour optimiser le démarrage de la culture, le sol doit être réchauffé (autour de 8°C), ainsi que les plants.

Les plants seront plantés à une densité définie selon le calibre du plant et la variété. Ils seront idéalement au stade « points blancs » et devront être bien positionnés dans la butte : sur 2-3 cm de terre veule et à 18-20 cm du sommet de butte.

Enfouir dès que possible les apports d’azote

Pour éviter les pertes d’azote par volatilisation, les apports à base d’urée ou de solution azotée doivent impérativement être enfouis. Sans enfouissement, il est préférable d’appliquer des formes à base d’ammonitrate.

Sur la pomme de terre, la forme n’a pas d’impact sur le rendement, tant que la dose apportée est enfouie immédiatement (figure 1).

Faut-il fractionner l’azote ?

La dose sera ajustée selon le bilan azoté. Le fractionnement peut s’envisager sur des cycles longs. Pour cette pratique, il convient de mettre a minima deux tiers de la dose bilan à la plantation, et le complément 45 jours maximum après la levée, pour que celui-ci soit efficient. Notons aussi que cette technique reste préférable en système irrigué.

Faut-il localiser l’engrais ?

La localisation de l’engrais peut s’envisager. Mais, si l’engrais est localisé via l’équipement sur la planteuse, celui-ci doit être distant de 10 cm du plant pour éviter toutes brûlures (figure 2). Cette localisation est à privilégier avec des engrais starter (type N/P) où l’apport du phosphore à proximité des racines a un intérêt, au vu de sa faible disponibilité par rapports aux autres éléments minéraux du sol.