Réseau multipartenaires - Variétés de maïs grain conduites en AB : les résultats des essais 2020
Face à l'augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique (AB), le réseau d'évaluation des variétés de maïs grain en AB s'est élargi en 2020. Revue de détails des résultats des variétés expérimentées en tronc commun entre les essais et quelques principes de base du choix des variétés en AB.
En 2019, ARVALIS a étoffé le réseau de screening des variétés de maïs grain conduites en agriculture biologique dans le sud de la France et en Alsace, en collaboration avec des agriculteurs, des coopératives, des négoces, des chambres d’Agriculture et des établissements de semences.
En 2020, ce screening s’élargit avec le lancement d’un réseau complémentaire dans la moitié nord de la France, toujours en étroite collaboration avec des partenaires.
En considérant les deux réseaux, la gamme de précocité des variétés comparées en 2020 s’étend des groupes G0 à G5, avec les variétés très précoces (G0) à demi-tardives (G2) au Nord et les demi-précoces (G2) à tardives (G5) au Sud et en Alsace. Les variétés expérimentées ont fait l’objet d’un consensus entre les expérimentateurs sur la base de résultats antérieurs, de critères d’intention de développement et d’effectifs compatibles avec la réussite des essais.
Quelles caractéristiques variétales privilégier en AB ?
Le choix des variétés de maïs en bio tient compte de critères courants tels que la précocité, la régularité de rendement entre les essais et les années, le rendement et la tenue de tige.
La vigueur au départ est un critère apprécié. Des variétés avec un bon démarrage permettent notamment de limiter le développement des adventices (effet d’ombrage plus rapide) et mieux esquiver les dégâts de ravageurs de début de cycle.
La tolérance à la fonte des semis, à l’helminthosporiose et aux fusarioses des épis sont, comme en conventionnel, des points d’attention. A noter que les conditions climatiques de la campagne 2020 n’ont pas été propices à l’observation de ces phénomènes.
Le choix de la précocité est à adapter aux dates de semis, souvent plus tardives en bio qu’en conventionnel, afin de favoriser le démarrage de la culture dans des conditions poussantes et de multiplier en amont les faux-semis. Si la date de semis est reculée (en cas de semis après une légumineuse implantée en septembre par exemple), le choix d’une variété plus précoce s’impose, ce qui présente l’intérêt de diminuer les frais de séchage.
12 variétés comparées dans le réseau Nord et Centre
Dans le réseau Nord et Centre, 3 essais parmi les 9 mis en place, comprenant 12 variétés communes, ont été retenus pour la synthèse sur la base de leur validité agronomique et statistique. Deux d’entre eux ont été irrigués.
En moyenne, les rendements des trois groupes de précocité (G0, G1 et G2), toutes variétés confondues, sont peu discriminants. Les humidités à la récolte sont cohérentes entre groupes de précocité. Dans certains essais (non retenus dans cette synthèse), le potentiel des variétés a été très impacté par un stress hydrique prononcé et des températures élevées. La perte de rendement était d’autant plus importante que ces conditions stressantes coïncidaient avec leur date de floraison femelle. La difficulté de gestion des adventices (chénopodes) et/ou des ravageurs (corbeaux, sangliers) sont également à l’origine de l’abandon ou de la non-validation de certains essais. A noter que ces résultats sont à confirmer étant donné le peu de données disponibles pour effectuer cette synthèse.
14 variétés comparées dans le réseau Sud et Alsace
Pour le réseau Sud et Alsace, 6 essais parmi les 10 mis en place, comprenant 14 variétés communes, ont été retenus pour la synthèse sur la base de leur validité agronomique et statistique. Cinq d’entre eux ont été irrigués.
Les rendements moyens des deux groupes de précocité (G4 et G5), toutes variétés confondues, sont peu discriminants. Les humidités à la récolte sont cohérentes avec ces groupes de précocité. Certains secteurs ont été marqués par une sécheresse et des températures estivales importantes en 2020 (notamment en Rhône-Alpes). L’irrigation des essais a bien souvent permis de compenser le stress engendré.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.