Orges de printemps semées en automne : attention à la rhynchosporiose !
Pluies le week-end dernier (notamment dans le Centre), petites gelées matinales la semaine dernière, températures actuelles clémentes… les conditions climatiques sont réunies pour favoriser le développement de la rhynchosporiose sur les orges de printemps semées précocement à l’automne. La vigilance est de mise. En cas de symptômes précoces, une intervention sera à prévoir.

Des notes de tolérance aux maladies « dégradées » en semis d’automne
Pour rappel, les notes de tolérances aux maladies indiquées dans les catalogues sont des notes réalisées sur orges de printemps en semis de printemps. L’exposition accrue aux maladies en semis d’automne dégrade les notes « officielles ».
Cependant, les conditions climatiques de l’automne dernier ont pu retarder les dates de semis, limitant ainsi le risque encouru.
Même si le choix s’est porté sur une variété a priori peu sensible aux maladies, il est indispensable d’observer ces parcelles dès la sortie d’hiver. En cas de présence significative de rhynchosporiose, une première intervention est nécessaire dès le stade épi 1 cm.
Des symptômes faciles à reconnaître
Avant le stade 1 nœud, observer l’ensemble de la plante. Ce champignon provoque des symptômes assez reconnaissables sur les feuilles, avec une répartition homogène dans le champ.
La maladie progresse du bas de la plante vers les étages supérieurs. Les pluies dispersent en effet les spores vers les étages supérieurs.
Les premiers symptômes se manifestent par des plages décolorées verdâtres qui blanchissent progressivement au centre.
Plus tard, le centre des taches s'éclaircit en se desséchant. Les taches sont irrégulières, avec un centre clair et un liseré brun foncé.

Parfois la base du limbe est atteinte et on peut observer un dessèchement des oreillettes et de la ligule.
Il s’agit de la seule maladie de l'orge sans « fructification » visible. L'observation à la loupe est donc inutile.
Que faire en cas de rhynchosporiose précoce ?
En cas de présence significative, ne pas se laisser dépasser. Une première intervention permettra de freiner la maladie.
Une intervention au stade épi 1 cm ne doit pas faire oublier l’alternance des matières actives. Des solutions sans doubler le prothioconazole sont encore possibles aujourd’hui.
En l’absence de rhynchosporiose précoce
Une protection peut être positionnée à partir du stade 1 nœud.
En cas d’utilisation Systiva, pas de fongicides à base de SDHI !
En présence de semences traitées avec Systiva (SDHI avec une action sur certaines maladies foliaires précoces), il est exclu d’utiliser des fongicides à base de SDHI pour ces relais foliaires, sous peine de renforcer la pression de sélection de souches résistantes aux SDHI. Le recours à des produits de modes d’action différents et efficaces pour détruire les souches résistantes aux SDHI s’impose, en les associant si possible.
Si arrivée tardive des maladies
Si arrivée précoce des maladies
En cas de rhynchosporiose précoce, il peut être justifié de rajouter une protection précoce de type Unix Max 0,6 + Meltop One 0,3 ou une solution à base de metconazole au stade 1 nœud avant le programme indiqué figure 3. Pour éviter une double application de prothioconazole, augmenter les doses d’Unix Max 0,7 + Meltop One 0,35 en cas d’arrivée précoce et significative d’helminthosporiose.
Pour plus d’informations, téléchargez le guide Choisir & Décider Orge d’hiver – interventions de printemps.
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