Orge d’hiver : alerte au risque rouille naine !
En orge d’hiver, les premières parcelles ont atteint le stade 1
La rouille naine, une maladie plus fréquente ces dernières années dans notre région, en lien avec des variétés cultivées sensibles et des hivers de plus en plus doux
La rouille naine se caractérise par des pustules orangées et brunes dispersées aléatoirement sur la face supérieure des feuilles. Très semblable à la rouille brune du blé, ses besoins en températures sont moins importants, ce qui explique qu’elle puisse apparaître précocement.
Sa présence est amplifiée par la présence en plaine de variétés sensibles, comme KWS Faro (note 3).
La présence de rouille naine a pu également entraîner des phénomènes d’hypersensibilité dans certaines parcelles, en particulier sur les variétés résistantes : taches marrons entourées d’un halo jaune puis nécrotique. Ses symptômes ressemblent à ceux de la ramulariose (voir les clés de distinction plus loin). Une loupe vous permettra d’observer une pustule au centre des taches, pustule qui s’ouvre difficilement. De tels symptômes peuvent être aussi liés à une attaque d’oïdium (voire les deux). Les pluies de la semaine dernière peuvent compliquer le diagnostic.
Figure 1 : Classement des variétés d’orge d’hiver selon leur sensibilité à la rouille naine
Une attaque au-dessus des seuils d’intervention nécessitera d’adapter la protection fongicide
Pour rappel, voici les seuils d’intervention :
- Période de contrôle : du stade « 1 nœud » au stade « gaine éclatée ».
- Variétés sensibles : plus de 10 % des feuilles atteintes.
- La maladie apparaît généralement à la fin de la montaison pour les variétés sensibles et mérite dans ce cas d’être prise en compte dans le choix du T2.
- Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 50 % des feuilles atteintes.
Dans les cas les plus graves, les traitements prévus en morte-saison pourraient ne pas suffire.
En effet, si une association de type Kayak (cyprodinil) + Meltop One (fenpropidine) est très bien adaptée à une première protection contre la rhynchosporiose et l’helminthosporiose, elle peut être insuffisante dans le cas d’une forte attaque de rouille naine. Cela peut être le cas également d’une application d’Input (prothioconazole + spiroxamine) si la dose est assez basse.
Comment adapter sa protection fongicide dans les cas les plus attaqués ?
En cas de pression importante de rouille naine, il est nécessaire de basculer sur un T1 à base d’un triazole solo ou d’une association triazole + strobilurine. Par exemple, Juventus 0,7 l/ha ou Juventus 0,6 l/ha + Comet 200 0,3 l/ha pour conserver le prothioconazole en T2 (sortie des barbes).
Si aucun prothioconazole n’est prévu en T2, alors il est possible de l’utiliser en T1 (ex. : Input 0,6 l/ha).
Ne pas confondre avec la ramulariose
Symptômes d’hypersensibilité à la suite d'une attaque de rouille naine (ou d’oïdium). Au centre des taches, on observe une pustule qui s’ouvre difficilement = réaction de défense des orges qui nécrosent leurs tissus pour isoler la rouille naine.
Symptômes de ramulariose, maladie généralement de fin de cycle : présence de petits bouquets sporifères alignés blancs sur la face inférieure des feuilles (test en bouteille).
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